Certaines fonctionnalités de ce site reposent sur l’usage de cookies.
Les services de mesure d'audience sont nécessaires au fonctionnement du site en permettant sa bonne administration.
ACCEPTER TOUS LES COOKIES
LES COOKIES NÉCESSAIRES SEULEMENT
CONNEXION
Valider
Mot de passe oublié ?
Accueil > Actualités > Biodiversité > La Têt aspire à faire entendre sa voix dans le système juridique
BIODIVERSITÉ

La Têt aspire à faire entendre sa voix dans le système juridique

PUBLIÉ LE 29 NOVEMBRE 2021
ABDESSAMAD ATTIGUI
Archiver cet article
La Têt aspire à faire entendre sa voix dans le système juridique
La Têt traverse les cinq communautés de communes des Pyrénées Cerdagne, des Pyrénées Catalanes, du Conflent Canigò, de Roussillon Conflent et de Perpignan Méditerranée Métropole dans la basse vallée jusqu’à son embouchure. Crédit : Lucas Destrem/Wikimédia Commons
Les associations En Commun 66 et Notre Affaire à Tous proclament la « Déclaration des droits de la Têt » dans les Pyrénées Orientales. L’initiative vise à doter le fleuve catalan d’un statut juridique pour mieux « se protéger ».

C’est une philosophie politique qui gagne du terrain en France, celle d’attribuer des droits à la nature. Inspirés par ce mouvement, l’ONG Notre Affaire à Tous et En Commun 66 ont déclaré, vendredi 26 novembre, les « droits de la Têt », afin d’octroyer une personnalité juridique au fleuve catalan et de préserver son intégrité.

Situé en Catalogne Nord, ce fleuve constitue l’une des principales ressources en eau des Pyrénées-Orientales. Entre biodiversité et agriculture, le bassin versant de la Têt concentre les 2/3 des superficies irriguées du département et abrite 18 sites naturels qui font partie du réseau Natura 2000.

Malgré son rôle essentiel pour les activités agricoles et les écosystèmes que ce bassin comporte, la Tet est menacée par « différents projets d’aménagement du territoire ». Son état écologique se détériore et l’érosion de son « lit s’aggrave d’année en année, menaçant l’existence du fleuve lui-même et les droits fondamentaux de ses riverains », alertent les associations.

La Têt, victime de la pollution

Décidées d’agir, les associations « En Commun 66 » et « Notre Affaire à Tous » militent et déclarent la Têt en tant que « personne juridique ». Autrement dit, ce fleuve ayant des droits fondamentaux pourrait se défendre juridiquement « par l’intermédiaire de ses gardiens, agissant comme représentants légaux en son nom ». Ces gardiens pourraient réclamer « réparation du préjudice subi par la Têt et recevoir une compensation qui sera utilisée » pour le bénéfice du fleuve.

En tant que personne juridique, la Têt posséderait plusieurs droits, parmi lesquels : le droit d’exister, de vivre et de s’écouler ; le droit au respect de ses cycles naturels ; le droit de ne pas être polluée ; le droit d’alimenter et d’être alimentée par des aquifères de manière durable ; le droit au maintien de sa biodiversité ; le droit à la régénération et à la restauration naturelles ; le droit d’ester en justice.

« Cette déclaration est une chance pour notre fleuve et le territoire. Elle permettra en effet une meilleure coordination pour préparer l’avenir en tenant compte des intérêts de la Têt », déclare Philippe Assens, président de En Commun 66.

Le droit de se préserver

Cette action s’inscrit dans un mouvement mondial pour la reconnaissance des droits de la nature, comme le fleuve Atrato en Colombie ou le fleuve Yarra en Australie. En France, la déclaration de la Têt fait écho à celle du fleuve Tavignanu, le deuxième fleuve de Corse, prenant sa source au-dessus du lac de Ninu.

« De plus en plus de citoyens et d’élus à travers le monde prennent conscience que les fleuves et les rivières sont des entités vivantes dont l’intégrité doit être préservée si les êtres humains veulent continuer à prospérer. Il faut sortir de cette vision utilitariste où les entités naturelles sont perçues comme de simples ressources à exploiter, elles ont aussi des droits, comme celui d’exister et de ne pas être pollué, et une voix dans notre système juridique », conclut Marine Yzquierdo, avocate et membre de Notre Affaire à Tous, dans un communiqué.

Par ailleurs, les associations invitent les citoyens et acteurs de la société civile à apporter leur soutien à la Déclaration des droits de la Têt en signant la pétition en ligne.
PARTAGEZ
À LIRE ÉGALEMENT
L’OFB et la Fédération des Parcs Naturels Régionaux renforcent leur collaboration
L’OFB et la Fédération des Parcs Naturels Régionaux renforcent leur collaboration
Génie écologique : 50 000 postes à pourvoir d’ici 2030
Génie écologique : 50 000 postes à pourvoir d’ici 2030
Zara et H&M liés à la destruction des forêts au Brésil
Zara et H&M liés à la destruction des forêts au Brésil
La biodiversité et le génie écologique font salon
La biodiversité et le génie écologique font salon
Tous les articles Biodiversité
L'essentiel de l'actualité de l'environnement
Ne manquez rien de l'actualité de l'environnement !
Inscrivez-vous ou abonnez-vous pour recevoir les newsletters de votre choix dans votre boîte mail
CHOISIR MES NEWSLETTERS