La décharge de Dollemard. Crédit : William Willburt / Flickr
Conscient de l’urgence à intervenir sur les sites exposés aux risques de submersion marine et d’érosion du trait de côte, le gouvernement s’engage dans un programme de résorption des décharges littorales. L’Etat financera jusqu’à 50 % des travaux de réhabilitation de ces sites.
La présence sur le littoral français « d’anciennes décharges en front de mer constitue une menace environnementale majeure », a déclaré la Secrétaire d’État chargée de la Biodiversité Bérangère Abba, vendredi 18 février lors de son déplacement au Havre sur la décharge de Dollemard. Face au risque de relargage de déchets en mer, accéléré par la hausse du niveau de la mer, l’État se dote d’un programme décennal visant à résorber les décharges littorales.
Le gouvernement concrétise l’un des engagements annoncés lors du One Ocean Summit à Brest pour lutter contre la pollution des océans. Parmi ceux-ci, le Président de la République a promis de résorber, en dix ans, les « 55 décharges littorales françaises présentant, à court terme, le plus fort risque de déversement de déchets en mer ». Après identification de ces décharges par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), Bérangère Abba a dévoilé le plan gouvernemental de résorption des décharges littorales qui entend, dès 2022, accompagner les collectivités pour réhabiliter et renaturer ces sites.
Le dispositif de soutien mis en place par l’Etat s’appuie sur l’expertise de deux établissements. D’une part, le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) assistera gratuitement les collectivités concernées dans la conception des projets de résorption. D’autre part, la réalisation des études et travaux sera soutenue financièrement par l’État à hauteur de 50 % du coût de l’opération via un fonds porté par l’Ademe doté d’une enveloppe de 30 millions d’euros pour l’année en cours.
Trois premiers chantiers
Bérangère Abba a annoncé le démarrage de trois premiers chantiers de traitement des décharges de : Dollemard en Seine-Maritime, Fouras - Pré-Magnou en Charente-Maritime et l’Anse Charpentier en Martinique.
L’ancienne décharge de Dollemard, localisée en périphérie Nord de la commune du Havre, comprend quatre sites en bord de falaise surplombant la mer. « Suite à un chantier test de tri des déchets réalisé en 2021, de nombreux enseignements ont pu être tirés sur la nature des déchets et sur les modalités techniques de traitement de la décharge (accès, tri sur place, évacuation) », précise le ministère de la Transition écologique. Les acteurs impliqués dans ce chantier élaboreront, au printemps 2022, 4 à 5 scénarios de plan de gestion à long terme « pour définir les solutions opérationnelles de réhabilitation du site ». Ensuite, le ministère présente un projet de dépollution et de renaturation de l’ancienne décharge de Pré Magnou sur la Commune de Fouras en Charente-Maritime qui commencera l’été 2022. « Ce site d’environ 2 hectares jouxtera l’extension de la réserve naturelle nationale du Marais et de la Baie d’Yves qui est en cours ».
Le troisième projet porte sur la décharge de l’Anse Charpentier en Martinique pour un volume de déchets estimé à 10.000 m3. Ce site soumis à l’érosion du littoral, le relargage des déchets dans la mer est « ainsi aujourd’hui visible sur la plage de Sainte-Marie ». le gouvernement lance un projet de réhabilitation, porté par l’EPCI CAP Nord qui portera sur l’enlèvement des 10.000m3 de déchets après tri et traitement et la renaturation du site (apport de terre végétale, remodelage, restauration du cheminement du sentier du littoral nord-atlantique, re-végétalisation).