La Région Grand Est donne une dimension européenne à sa transition environnementale. Jean Rottner, président de la Région Grand Est, aux côtés de Valérie Drezet-Humez, cheffe de la représentation de la Commission européenne en France, a présenté mercredi 16 février le programme LIFE Biodiv’Est, dédié à la préservation de la biodiversité. Celui-ci sera lancé officiellement le 25 février 2022 à Strasbourg.
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Entre aléas climatiques et activités humaines, la biodiversité devient un enjeu stratégique pour le Grand Est. La Région fait face à un constat « assez rude », déplore Jean Rottner. « Nous avons près de 13 % de réduction des oiseaux qui dépendent des espaces agricoles, près de 1300 espèces menacées d’extinction, nous avons des espèces emblématiques menacées de disparition comme les grands Tétras, d’autres espèces qui restent encore fragiles malgré leur réintroduction comme le lynx. Nous avons aussi une régression des paysages, et un milieu écosystémique qui tend à disparaître comme des forêts anciennes qui sont à la fois affaiblies par les sécheresses à répétition et les canicules. Donc pour cela, il est nécessaire d’agir vite et de manière différente dans une logique partenariale et collective ».
Avec son programme « LIFE Biodiv’Est », entend ainsi agir en unissant l’ensemble des acteurs du territoire dans un cadre commun d’intervention jusqu’en 2031. Maires, agriculteurs, forestiers, industriels, citoyens...la Région veut mobiliser les différents acteurs locaux à la reconquête de la biodiversité à travers des opérations concrètes.
Une dizaine d’années pour préserver la biodiversité
Une enveloppe de 26 millions d’euros engagés sur 10 ans permettra à la Région, et ses partenaires dont l’Agence de l’Eau Seine-Normandie, l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse, l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse, et l’Office Français de la Biodiversité, de sauver des arbres, des espèces, et de préserver des milieux menacés. Une vingtaine de projets sont déjà identifiés dans cette stratégie qui devront aboutir d’ici 2031.
La Région lancera d’abord dix nouveaux plans d’action pour des espèces ou milieux menacés du Grand Est et dix nouvelles Réserves naturelles régionales. Ces plans seront accompagnés d’un projet de ciblage de trois forêts pilotes, 4000 placettes de suivi du changement climatique en forêt réparties sur les six Parcs naturels régionaux et le Parc naturel national de forêts, ainsi que 200 hectares d’îlots de sénescence contractualisés. En outre, 50 zones de quiétude pour la biodiversité, soit un minimum de 60000 hectares seront mises en place, ainsi que la construction de dix passages à faune sur les infrastructures majeures (autoroutes, voies ferrées...). 1000 km de haies seront implantées au service de la protection de ces espaces.
La Région créera ensuite une cellule d’assistance technique « eaux-biodiversité » composée de 8 agents répartis sur les Maisons de Région pour accompagner les porteurs de projets (entreprises, élus, forestiers, agriculteurs...). 200 sites industriels engagés dans la protection de la biodiversité seront mobilisés dans ce plan d’action régional. Elle prévoit un programme d’amélioration de la biodiversité dans les espaces agricoles portant sur les pollinisateurs, messicoles, espèces protégées, biodiversité du sol, et l’agroforesterie.
Le Grand Est mise également sur la formation des acteurs en formant au minimum 500 élus et 500 professionnels à la biodiversité et aux ressources en eau. 8000 élèves et 300 enseignants seront également sensibilisés à la biodiversité par le biais de projets pédagogiques.