Pour la première fois, l’Union européenne s’attaque au bruit généré par les activités anthropiques en mer. La Commission européenne a dévoilé les niveaux tolérables pour les bruits sous-marins impulsifs (exploration et extraction du pétrole et du gaz) et continus (le transport maritime). Ces limites de pollution sonore sous-marine sont « les premières de ce type au niveau mondial », se félicite l’institution européenne.
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Désormais, pour être en état tolérable, pas plus de 20 % d’une zone marine ne peut être exposée au bruit sous-marin continu sur une année, et pas plus de 20 % d’un habitat marin ne peut être exposé au bruit impulsif sur un jour et pas plus de 10 % sur un an. Les États membres sont ainsi incités à légiférer et inscrire les deux types de seuils de bruits sous-marins dans leurs stratégies et programmes respectifs.
Des « unités marines »
« Grâce à ces nouveaux seuils, les États membres de l’UE pourront désormais évaluer l’impact du bruit sous-marin dans leurs aires maritimes respectives », souligne le Fonds international pour la protection des animaux (Ifaw). Toutefois « beaucoup reste à faire », ajoute l’ONG qui rappelle que les États membres doivent diviser leurs aires marines respectives en plusieurs « unités marines » et définir des seuils de bruits en fonction des espèces présentes dans ces milieux. Pour y parvenir, Ifaw « appelle la Commission européenne à conseiller les États membres sur les mesures permettant de réduire le bruit sous-marin », conclut Ilaria Di Silvestre, responsable des politiques et campagnes européennes chez Ifaw.
Par ailleurs, l’organisation internationale a mis en place l’initiative « Blue Speeds » qui vise à plafonner la vitesse des navires existants à 75 % de leur vitesse de conception. On estime qu’une telle mesure se traduirait par la réduction d’environ « 25 % de la pollution sonore et le risque de collision entre les navires et les baleines. Cela permettrait également de diminuer la consommation de carburant des navires et les émissions de CO 2 du transport maritime de 8 % environ ».