La Nouvelle France industrielle se dévoile. Ce programme gouvernemental comprend 34 plans. Le 14 mars, cinq premières feuilles de route ont été dévoilées. « Ce qui est proposé là, ce ne sont pas des gadgets, ce ne sont pas non plus les prémices d'un plan national d'équipement comme on en faisait dans les années cinquante », a cadré le Premier ministre. Il s'agit de fédérer des industriels autour de projets phares pour positionner la France sur des « marchés d'avenir », ambitionne Jean-Marc Ayrault. Cette première fournée a fait la part belle aux transports, même si les énergies renouvelables bénéficieront aussi de la composante sur le stockage d'électricité. Première cible : une voiture à cinq portes, à prix abordable, consommant moins de 2 litres aux 100 km (moitié moins qu'aujourd'hui). « Nous avons identifié les moyens d'y parvenir d'ici à 2020 », assure Gilles Le Borgne, responsable R & D de PSA, copilote du plan avec Renault. Cette voiture sera hybride. Deux pistes seront suivies : hybridation à air comprimé et à batteries rechargeables. Mais c'est bien l'ensemble du véhicule qui sera à optimiser. Quelque 162 entreprises et laboratoires ont déjà formulé des propositions. Un projet de R & D de 20 millions d'euros a déjà été validé dans le cadre des investissements d'avenir. « Sur l'utilisation d'aluminium de deuxième fusion pour les pièces embouties », esquisse Gilles Le Borgne. Une vingtaine d'autres devraient suivre pour une enveloppe de 360 millions d'euros. Deuxième plan, la création d'un opérateur unique pour déployer dans les deux ans 16 000 bornes de recharge de véhicules électriques, 180 par département : « Une loi sera votée en mai pour définir la procédure », révèle le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Le troisième plan – sur le stockage – prévoit « l'émergence d'un chimiste sur le sol français pour fournir les matériaux de base des batteries. À priori, une coentreprise entre des sociétés existantes », glisse Florence Lambert, directrice du CEA Liten, qui coordonne ce plan. Et côté stockage d'hydrogène, un consortium industriel en cours de constitution lancerait d'ici à deux ans la fabrication d'électrolyseurs et piles à combustible. L'aéronautique n'est pas en reste avec le quatrième plan : fabriquer en série des avions électriques. Un prototype de deux places a décollé le 11 mars. À terme – dix, quinze, vingt ans ? – la cible est de 80 à 90 places. Enfin, dernier plan : lancer fin 2016 un satellite à propulsion électrique deux fois plus léger que les actuels à propulsion chimique.