Les « cleantechs » françaises osent de plus en plus entrer en Bourse pour dénicher des financements. Après McPhy, c'est au tour de Fermentalg, qui partage d'ailleurs le même actionnaire Emertec, de lancer son processus d'introduction sur le marché parisien, après une première approche avortée en juin 2012. Depuis sa création en 2009, Fermentalg a levé 19,7 millions d'euros de fonds propres, auprès d'Emertec, de Demeter et de Bpifrance, et reçu 5,9 millions de subventions et crédit d'impôt recherche. Mais aujourd'hui, la société spécialisée dans les microalgues a besoin de plus de fonds pour assurer la construction de son outil industriel, alors que les premières ventes de sa coentreprise Proléalg sont attendues pour 2015 et que ses propres produits seront commercialisés un an plus tard. L'investissement industriel envisagé sur le site de Libourne, près de Bordeaux, représente 20 millions d'euros. Compte tenu de ces projets, de nouvelles levées de fonds devraient encore être néces-
saires dans les 24 à 36 prochains mois, précise Fermentalg. Au 31 décembre dernier, la société avait identifié dix-huit familles de produits et molécules potentielles et commencé à investir sur onze d'entre elles. Elle se lancera toutefois sur ces différents marchés de façon séquentielle. Certains sont jugés prioritaires, comme celui de la nutrition humaine (oméga-3) pour lequel les premières ventes sont prévues pour 2015, celui de la cosmétique, ou celui de la nutrition animale. Fermentalg a par exemple conclu un accord de partenariat avec Sanders dans l'alimentation des bovins et volailles, soit sous forme de biomasse algale soit sous forme de tourteau. Dans un second temps seulement, Fermentalg, qui a déjà testé un algocarburant de troisième génération, se lancera sur les marchés de l'énergie (biodiésel et bio-kérosène) « à la condition de valoriser des substrats à bas coûts », ce qui n'est pas encore le cas actuellement.