Certaines fonctionnalités de ce site reposent sur l’usage de cookies.
Les services de mesure d'audience sont nécessaires au fonctionnement du site en permettant sa bonne administration.
ACCEPTER TOUS LES COOKIES
LES COOKIES NÉCESSAIRES SEULEMENT
CONNEXION
Valider
Mot de passe oublié ?
Accueil > Actualités > Cleantech > Eurobioref ébauche une bioraffinerie durable
CLEANTECH

Eurobioref ébauche une bioraffinerie durable

PUBLIÉ LE 24 MARS 2014
LA RÉDACTION
Archiver cet article
Toute l'information de cette rubrique est dans : Environnement Magazine
Le magazine pour les acteurs et décideurs du développement durable et des métiers de l’environnement.
L'industrie chimique française s'est engagée à utiliser 15 % de matières premières d'origine végétale d'ici à 2017, contre 8 % actuellement. Elle sera donc intéressée par le projet Eurobioref (pour « European mul-tilevel integrated biorefinery »). Il s'est penché sur les technologies de raffinage des matières végétales – ou bioraffinage – en ne considérant pas uniquement les méthodes de production, mais tout le processus : depuis la culture de biomasse jusqu'à la commercialisation des produits finaux avec une double analyse, économique et de cycle de vie. L'objectif ? Développer une bioraffinerie durable et intégrée à l'échelle européenne, qui ne génère aucun déchet. Vingt-neuf partenaires de quinze pays se sont associés, dont le français Arkema, qui coordonne la partie industrielle d'Eurobioref. Après quatre ans de recherche et avec un budget de 38 millions d'euros, dont 23,5 millions de subventions européennes, les premiers résultats sont encourageants : 23 brevets ont été déposés et 27 articles scientifiques publiés. « Nous avons d'abord testé la faisabilité de cultures non alimentaires, en synergie avec les cultures alimentaires, en collaborant avec les acteurs agricoles », retrace Franck Dumeignil, professeur au laboratoire CNRS-UCSS à Lille et coordinateur du projet. Dix plantes oléagineuses et cinq plantes lignocellulosiques ont ainsi été testées en rotation, sous différentes latitudes : Europe du Nord, du Sud et Centrale. Toutes produisent des quantités satisfaisantes de biomasse ou de graines, sont économes en termes de consommation d'eau et de nitrates, avec de faibles émissions de CO 2, et enrichissent les sols. Des cultures-tests en champs de grande envergure (20 hectares) ont montré un bon rendement de production de graines de ricin et de carthame dans les zones au climat méditerranéen. Le crambe et la caméline offrent, eux, une bonne production de graines sous le climat continental de la Pologne. Et la production de 10 tonnes de ricin à Madagascar a prouvé l'efficacité d'une rotation de culture avec une légumineuse : 40 % de fertilisants y ont été économisés. « Nous avons intégré un modèle d'approvisionnement pour optimiser la récolte et le stockage. Car la matière végétale évolue dans le temps, ce qui peut influer sur la qualité des produits finis », ajoute Franck Dumeignil. Au niveau de la transformation, un procédé de prétraitement polyvalent a été expérimenté avec succès pour trois plantes lignocellulosiques sur une unité pilote nommée Bali, à Borregaard en Norvège. Il sépare efficacement la cellulose de la lignine. La cellulose est hydrolysée en sucres grâce à des enzymes, lesquels sont fermentés en alcools ou autres produits chimiques. Une usine de production est maintenant en construction, sur le même site, et doit permettre de traiter 50 kg de matière lignocellu-losique sèche par heure dès 2017. Pour les cultures oléagineuses, un procédé d'hydrolyse enzymatique a été mis au point, en remplacement des traditionnels procédés à haute température (distillation ou saponification), pour obtenir les acides gras. Un prototype à l'échelle laboratoire a permis d'obtenir des produits finaux plus purs avec un rendement d'hydrolyse de 95 %, une diminution de 70 % de la consommation d'eau et une consommation moindre d'énergie par rapport aux techniques existantes. Le projet a aussi étudié plusieurs chaînes de valorisation. La transformation de l'huile de ricin, de crambe ou de carthame en différents polyamides, la conversion des hydrolysats de cellulose en alcools ou kérosène pour les avions, la transformation de la biomasse des moulins à papier (liqueur noire) en biogaz, ainsi que l'intégration des technologies développées sur des sites industriels déjà existants. « En moyenne, nous en sommes au stade pilote. Même si les différents projets sont plus ou moins avancés, l'objectif est d'atteindre la commercialisation », rappelle Jean-Luc Dubois, directeur scientifique de la division recherche d'Arkema. Par exemple, 15 m3 de carburant sont en test avec un partenaire polonais pour vérifier s'il répond aux normes de l'aéronautique. « Nous devons maintenant valider la faisabilité technique et l'objectif zéro déchets, mais surtout la viabilité économique », complète Jean-Luc Dubois. Objectif : des premières bioraffineries d'ici à 2020.
PARTAGEZ
À LIRE ÉGALEMENT
Elimination du carbone : Engie et CarbonX s’associent
Elimination du carbone : Engie et CarbonX s’associent
Innovation verte : un déclin qui interroge
Innovation verte : un déclin qui interroge
Captation carbone : Netcarbon lève un million d’euros
Captation carbone : Netcarbon lève un million d’euros
Tribune | «  Rapport de durabilité CSRD : la promotion de modèles économiques plus vertueux et résilients n’est pas qu’un souhait européen. Le cap est bien mondial ! »
Tribune | « Rapport de durabilité CSRD : la promotion de modèles économiques plus vertueux et résilients n’est pas qu’un souhait européen. Le cap est bien mondial ! »
Tous les articles Cleantech
L'essentiel de l'actualité de l'environnement
Ne manquez rien de l'actualité de l'environnement !
Inscrivez-vous ou abonnez-vous pour recevoir les newsletters de votre choix dans votre boîte mail
CHOISIR MES NEWSLETTERS