Le CSTB va tester, en juin prochain, sa balise de surveillance du développement des moisissures dans les espaces clos. Une phase de test qui viendra couronner des recherches lancées en 2001 avec la thèse de Stéphane Moularat, dans la division Agents biologiques et aérocontami-nants de la direction Santé confort du CSTB, et poursuivies par deux autres thèses, celles de Rukshala Anton et Yaël Joblin. « Les moisissures causent des problèmes de santé chez l'humain et sont néfastes aux bâtiments et aux œuvres d'art. Il y a un fort intérêt à les détecter avant qu'elles ne soient visibles à l'œil nu », pose Stéphane Moularat. Or, les moisissures émettent des composés organiques volatils (COV), qui peuvent être utilisés comme des indicateurs de la contamination fongique. « Nous avons développé, et breveté, un indice basé sur les COV émis par le métabolisme des moisissures présente le chercheur. Mais tout l'enjeu était de mettre au point un équipement compact qui puisse détecter en continu, in situ, la présence de ces microorganismes. Nous avons donc intégré les fonctions de prélèvement, d'analyse, de transfert, de séparation et de diagnostic », précise Stéphane Moularat. Pour capter et identifier des quantités très faibles, de l'ordre du microgramme par m3 , la chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse a été retenue en laboratoire. Pour l'outil de terrain, la chromatographie a été miniaturisée et la spectrométrie de masse a été remplacée par des capteurs qui permettent l'identification des COV. Le CSTB a déjà choisi le laboratoire de recherche finalisée Créative Eurecom pour fabriquer la balise. C'est cette présérie qui va être testée dans divers établissements recevant du public : tertiaire (type hôpitaux, crèches, écoles, bureaux) et des musées, des bâtiments d'archive et des bibliothèques. La commercialisation est attendue pour 2015.