« Aujourd'hui, il existe deux solutions : soit des mesures précises par prélèvement analysé en laboratoire, soit des mesures en continu moins précises, réalisées à plusieurs endroits du procédé. Notre appareil, le Proceas, permet de faire le lien entre des analyses précises et en continu », pose Frédéric Lembert, P-DG d'AP2E. Sa technologie d'analyse des gaz est basée sur la spectrométrie laser brevetée, Ofceas. Son efficacité est liée à deux caractéristiques : d'une part, le trajet du rayon laser dans les cavités optiques peut atteindre jusqu'à 10 km, ce qui dope la sensibilité de la mesure. C'est cette précision qui permet de mesurer jusqu'au niveau « zéro ». Utilisant un laser continu, le système présente une très grande stabilité de mesure : il n'y a aucune dérive du zéro, et aucune nouvelle calibration n'est nécessaire. Et d'autre part, un échantillonnage basse pression (entre 50 et 200 mbar), qui évite notamment les phénomènes de condensation, sources de surcoûts et d'erreurs d'analyses. Le Proceas permet notamment de mesurer le SO 3 – un résidu de combustion qui était jusqu'ici non mesurable, car trop instable. « C'est une demande des industriels, car ce poison, extrêmement corrosif, entraîne la formation de boues, bouche les filtres et provoque, entre autres, une surconsommation des amines (NH 2 ) utilisées pour abattre les NOx », explique Frédéric Lembert. Or, pour s'en débarrasser, il faudrait le chauffer – ce qui est coûteux. « Mesurer simultanément le couple SO 2 /SO 3 permet d'économiser au moins 20 % par an sur la consommation de produits de traitement des fumées, ce qui peut représenter plusieurs centaines de milliers d'euros pour un incinérateur en fonction de sa puissance, et de mieux maîtriser la quantité de soufre émis », argumente Frédéric Lembert. AP2E cible également les installations de combus tion du biogaz, dont la composition varie sans cesse.