Comment lutter contre la destruction de l'habitat en zone côtière, liée aux aménagements portuaires ? C'est l'objectif du projet Cystore, doté d'un budget de 300 000 euros et qui s'appuie sur un partenariat public-privé entre Safege, filiale de Suez Environnement, l'Institut méditerranéen d'océanologie et ECTM. Objectif : rendre opérationnelle une méthode de transplantation d'algues endémiques de type cystoseira sur les digues. Cystore est l'un des maillons du programme Girel (Gestion des infrastructures pour la restauration écologique du littoral), porté par le Grand port maritime de Marseille, pour un budget de 5 millions d'euros sur cinq ans. Concrètement, entre mi-mars et mi-avril dernier, dix supports en béton d'environ 50 x 30 cm, percés de trous où des algues ont été fixées par une résine, ont été solidement arrimés sur les rochers des digues (4 sites différents), juste au-dessous de la surface de l'eau. Les jeunes pousses ont été protégées de la prédation par des grilles. Reste à savoir si elles se reproduiront, même si un mois après la transplantation, « nous pouvions déjà vérifier que les algues survivaient », raconte Frédéric Bailly, directeur des activités infrastructures maritimes et portuaires chez Safege. À partir de cet automne, un suivi sera mené pour comptabiliser et cartographier les jeunes pousses de part et d'autre des supports de transplantation. « Mais ce n'est qu'un an plus tard que nous saurons si le disséminement a fonctionné », ajoute-t-il. À la clé, pour Safege : des dépôts de brevets pour répondre aux futurs appels d'offres liés à la restauration des milieux marins. La région Paca compte plus de 100 km d'aménagements côtiers, dont au moins la moitié pourrait faire l'objet d'une campagne de recolonisation. MLL > frederic.bailly@safege.fr