À quoi ressemblera votre éolienne ? Ce sera une éolienne à axe vertical de type « Savonius  ». Mon ob­ jectif est de concevoir un dispositif accessible au plus grand nombre, un système silencieux, à bas coût et modulaire. La partie tournante mesure 1 m par 1 m. C'est la seule pièce mobile. Mais, suivant les conditions de vent, il sera tout à fait possible d'en associer plu­ sieurs. Les éoliennes classiques à trois pales et à axe horizontal produisent de l'énergie grâce à leur vitesse de rota­ tion. La mienne possède un plus grand couple. Dans le kit de base, une pièce tournante est complétée par une géné­ ratrice et un système électrique. L'en­ semble devrait avoisiner une puissance nominale de 500 W et satisfaire ainsi 80 à 90 % du marché du petit éolien. La structure porteuse a été rationalisée : c'est un système à arbre creux, c'est­ à­dire que l'éolienne peut être enfilée sur n'importe quel tube, y compris une simple pièce en bois. Cela réduit les coûts et facilite l'installation. L'éolienne pourra aussi être fixée sur les poteaux d'éclairage public, par exemple. À quel stade de développement en êtes-vous ? Des brevets ont été déposés et les prototypes ont été réalisés. Je n'en dévoilerai pas plus, si ce n'est que je viens de réaliser cet été une levée de fonds par financement participatif, via la plateforme Cowfunding. J'ai ainsi récolté 10 000 euros, essentiellement auprès de proches. La principale raison était, après cinq années de développement sur fonds propres, le besoin d'argent pour continuer le projet. Mais il s'agit aussi d'enclencher une dyna­ mique. En constatant que plusieurs personnes m'ont accordé leur confiance, des organismes plus institutionnels seront certainement plus enclins à me soutenir. La pro­ chaine étape consistera à éprouver l'éolienne sur un banc de tests pour finaliser sa conception, en particulier pour affiner le dimensionnement de la partie tournante. Techniquement, je devrais pouvoir passer en phase de commercialisation dans six mois. Dans la pratique, compte tenu des pro­ cédures administratives à accomplir, j'espère pouvoir le faire d'ici à un an. Quels types d'applications ciblez-vous ? C'est un produit que je veux vendre au grand public à un prix avoisinant 600 euros pour un kit de 500 W, sachant que je ne fournis ni le mât, ni la batterie. J'entends, par exemple, le distribuer à travers les magasins de bricolage. Mais une version sera aussi disponible pour les ONG, typiquement pour des projets dans des zones sinistrées ou des pays en voie de développement, et pour les installateurs d'énergies renouvelables. En complément, je développe un sys­ tème de pompage de l'eau que je destine aux ONG, aux maraîchers, etc.