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Amiante : le coût de l'amateurisme

PUBLIÉ LE 24 NOVEMBRE 2014
LA RÉDACTION
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En France, retirer l'amiante des bâtiments coûte cher, très cher. Notamment aux maîtres d'ouvrage publics et aux organismes HLM : plus de deux milliards d'euros par an pour ses derniers qui sont les seuls à avoir précisément chiffré un surcoût, grâce à une étude de l'Union sociale pour l'habitat (USH). Pour les aider, à l'heure ou l'État les enjoint à multiplier opérations de construction et de rénovation thermique, la ministre du Logement a annoncé fin septembre la création d'un « prêt amiante » à bas taux. Ce prêt de la Caisse des dépôts pourra bénéficier à 40 000 logements par an avec un plafond de 10 000 euros par logement. « Ce n'est qu'une première étape », réagit Christophe Boucaux, directeur de la maîtrise d'ouvrage et des politiques patrimoniales de l'USH. La France n'a interdit qu'en 1997 l'utilisation de ce matériau fibreux incombustible, robuste et économiquement très compétitif. « Entre son classement comme cancérogène certain en 1977 et cette interdiction tardive, on en a posé aussi bien dans les bâtiments publics que privés, les écoles, collèges, hôpitaux... », déplore la sénatrice Aline Archimbaud qui a coordonné un rapport d'information sur le « défi du désamiantage » paru en juillet. Longtemps, les bailleurs sociaux et les collectivités locales ont, face à une équation économiquement insoluble, préféré la politique de l'autruche. « Qui va payer le désamiantage dont le coût, en France, est considérable, du fait d'une réglementation très protectrice de la population et des travailleurs ? », demande donc Christiane Alliata, ancienne inspectrice du travail et vice-présidente de l'association Ban abestos France. Pour s'acquitter de la facture, l'USH réclame un fonds spécifique alimenté par les investissements d'avenir. Pour désamianter « en priorité les bâtiments publics » et notamment ceux accueillant des enfants. Les associations Henri Pézerat et Ban Asbestos veulent, elles, faire payer les entreprises qui ont fabriqué et commercialisé, en toute connaissance de cause, des produits et des matériaux contenant de l'amiante. « Ces établissements sont recensés sur la liste établie par arrêté du ministère du Travail, dans le cadre du dispositif d'indemnisation des victimes de l'amiante. Certains d'entre eux ont appartenu à des groupes facilement identifiables, dont le plus connu est Saint-Gobain », explique Christiane Alliata. En attendant une très hypothétique décision de ce genre, baisser les coûts de désamiantage sans sacrifier à la santé des occupants et des ouvriers du bâtiment apparaît comme une priorité. Pilotage interministériel, stratégie nationale de désamiantage des bâtiments publics détaillant priorités et calendrier, sensibilisation, etc., le rapport sénatorial déroule des propositions, mais il désigne surtout un « maillon faible » : le repérage et ses opérateurs, les diagnostiqueurs immobiliers. Planifier le retrait, ou l'encapsulation, de l'amiante demande de savoir où il se cache. La sénatrice Aline Archimbaud reprend donc la proposition déjà émise en 1998 par le rapport Got : créer une base de données centralisant en ligne tous les dossiers techniques amiante (DTA), document obligatoire consignant rapports de repérage et interventions des établissements publics de l'État et des collectivités territoriales. Mais encore faut-il que ces repérages soient bien menés ! Or, la quasi-totalité des professionnels auditionnés par le comité de suivi du Sénat ou interrogés par Environnement Magazine en dé- plorent la piètre qualité. En cause : la jeunesse de la profession, des contrôles trop rares, mais aussi la non-parution d'un arrêté prévoyant une certification plus exigeante pour les repérages avant travaux. Vice-président de l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva), Michel Parigot pointe également la responsabilité des donneurs d'ordres, maîtres d'ouvrage mais aussi maîtres d'œuvre : « Quand les services techniques d'une commune qui entreprend un chantier de désamiantage n'ont pas les compétences requises pour rédiger un cahier des charges adapté, le rôle de l'architecte ou du bureau d'études est essentiel », signale-t-il. Des commanditaires à leurs conseils, des entreprises de désamiantage aux laboratoires d'analyses ou encore aux déchetteries spécialisées, c'est l'ensemble de la chaîne qui a besoin de monter en moyens, en effectifs et en compétences.
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