Pourquoi Éco-Emballages lance-t-il ce plan de relance ? Le taux de recyclage des emballages stagne, depuis plusieurs années, à environ 67 %. Nous avons donc préparé, avec les parties prenantes, ce plan de relance pour atteindre l'objectif de 75 % fixé par le Grenelle de l'environnement. Il se décline en deux axes complémentaires : l'un sur la collecte et l'autre sur le tri. Il s'agit de changer les méthodes, là où elles ne fonctionnent pas, pour prendre un nouveau départ. Le plan a été approuvé en commission consultative d'agrément à l'unanimité, moins une abstention, le 7 novembre dernier. En quoi consistent les actions sur le tri ? Le recyclage des plastiques plafonne à 23 %. Notre objectif est d'approcher 50 % en 2030. Pour y parvenir, nous disposons de plusieurs leviers, via des appels à projets. À commencer par le tri de tous les plastiques. Nous avions lancé une expérimentation sur l'extension des consignes de tri en 2010. Son bilan est très riche d'enseignements – dans les cas de réussites comme d'échecs. Nous avons désormais une vision précise des leviers à actionner au niveau de la communication, de la collecte, du tri et du recyclage. Nous savons que, quelle que soit leur taille, tous les centres de tri peuvent y arriver à condition de revoir leur procédé. Nous lançons donc, dès aujourd'hui, un appel à projets pour accompagner d'autres collectivités. L'ensemble des mesures pour améliorer le tri des plastiques est doté de 45 millions d'euros sur deux ans. Le paysage des centres de tri en sera-t-il modifié ? En effet. En fonction de la densité de la population, nous envisageons trois types de centres. Tous trieront un flux de plastiques souples. En plus, les plus automatisés pourront trier cinq flux de plastiques rigides. Quant aux centres de taille moyenne, ils sépareront jusqu'à trois flux rigides, et ceux de proximité trieront un seul flux de plastiques rigides. Ce dernier flux devra être orienté vers un centre de surtri. Ces sites, qui devront se structurer, devraient selon nos estimations traiter 30 à 40 % des tonnages. Comment pensez-vous doper la collecte des emballages ? Il s'agit de soutenir plus par ti cu liè-rement les collectivités dont la collecte des emballages – plastique et verre – est inférieure à 40 kg/an/habitant, quand la moyenne nationale est à 46,3. Ce qui est le cas de 400 collectivités totalisant 25 millions d'habitants. Nous visons surtout l'habitat collectif des villes denses. Il faudra bâtir un système de collecte en apport volontaire, car le porte-à-porte a fait la preuve de ses mauvaises performances en qualité et en quantité. Nous lançons là aussi un appel à projets, doté de 40 millions d'euros sur deux ans.