La direction est fixée : « Éradiquer le gazole dans Paris d'ici à 2020 », ambitionne Anne Hidalgo. Le démarrage se fera toutefois en douceur. Pour atteindre sa cible, la maire de la capitale devra en passer par le Conseil de Paris l'année prochaine. Il lui faudra surtout déployer progressivement « des alternatives ciblées sur les besoins et les usages », observe-t-elle. Première étape, la mairie lance des expérimentations pour, à terme, diversifier le mix des véhicules circulant dans Paris. Ce 18 décembre, elle doit par exemple nouer un partenariat avec GrDF, le syndicat d'énergie Sigeif et La Poste autour de véhicules urbains roulant au GNV (gaz naturel par véhicule). Et le 8 décembre dernier, elle lançait avec le groupe Bolloré le service Utilib', déclinant sous forme d'utilitaires l'offre d'autopartage Autolib' . D'autres projets suivront. En attendant, Utilib' sera scruté de près. Il s'agit de proposer dès ce mois de décembre une trentaine de véhicules électriques de deux places (3,65 m de long et 1,7 m de large), une centaine début 2015. Nommés Blueutility (photo), ils sont une adaptation de la Bluecar de Bolloré. La principale différence tient dans le volume (900 litres) du coffre, qui peut supporter une charge de 230 kg. Si Utilib' est accessible à tous, il cible avant tout les artisans et commerçants. « Le service leur sera proposé gratuitement jusqu'à la fin février, annonce Vincent Bolloré, P-DG du groupe éponyme. Le temps de tester et d'affiner le dispositif. » Car le succès de ces offres alternatives n'est pas immédiat. Auto-lib', qui avait ouvert la voie, n'a pas encore atteint la rentabilité. « Nous n'en sommes plus très loin. Nous pensons pouvoir réaliser des mois à l'équilibre courant 2015 », assure Vincent Bolloré. Le groupe espère surtout profiter du retour d'expérience francilien pour rentabiliser plus rapidement ses investissements dans les autres villes où il est présent  : Lyon, Bordeaux, demain Londres et Indianapolis, peut-être Singapour. De son côté, la Ville de Paris planche sur d'autres initiatives. « Pour le transport de marchandises, il y a le fluvial, le ferroviaire, voire le tramway pour le dernier kilomètre, évoque Anne Hidalgo. Je réunirai aussi le 26 mars 2015 des maires, français et européens, pour réfléchir à des groupements de commandes publiques de véhicules alternatifs pour que des industriels puissent se lancer dans des productions en série. » Avant cela, d'ici au printemps prochain, la mairie devrait dévoiler un projet qui se veut complémentaire d'Autolib' : « 200 places de stationnement en voirie pour des systèmes d'autopartage », évoque Christophe Najdovski, maire adjoint chargé des transports.