Michael Liebrich, directeur de Bloomberg New Energy Finance (BNEF), en est persuadé : « L'impact d'un pétrole moins cher se ressentira plus dans le secteur du transport routier que dans celui de la production d'électricité. » Car, malgré le reflux des cours du pétrole dès le mois de juin dernier, le rythme des investissements dans les énergies renouvelables (ENR) s'est accéléré tout au long de l'année 2014. Selon l'étude annuelle de BNEF, un peu plus de 310 milliards de dollars ont été engagés à travers le monde dans des actifs d'ENR, soit 16 % de plus qu'en 2013. « Tout le long de l'année dernière, nous prédisions que l'investissement global rebondirait d'au moins 10 %, mais ces chiffres ont dépassé nos attentes », s'étonne le directeur de BNEF. Après deux années de ralentissement, la reprise a été telle que le pic historique de 2011 a été frôlé (317,5 milliards). Le photovoltaïque s'est taillé la part du lion. À lui seul, le secteur a capté 149,6 milliards de dollars d'investissement, 25 % de plus qu'en 2013, dont 73,5 milliards pour les projets photovoltaïques en toiture (+ 34 %), signe du développement des solutions décentralisées. Dans l'éolien, la croissance reste relativement forte, à 11 %, pour des investissements de 99,5 milliards de dollars. Dans le smart grid, 37,1 milliards ont été investis (+ 10 %), dont 16,8 milliards pour les compteurs intelligents. À l'opposé, les investissements dans les biocarburants ont diminué de 7 % à 5,1 milliards, tout comme ceux dans la biomasse et la valorisation des déchets en énergie (8,4 milliards, - 10 %). En Europe, le marché tourne encore globalement au ralenti, sous l'effet de l'absence de croissance économique. L'investissement total dans les ENR n'a augmenté que de 1 % à 66 milliards. Mais la situation est extrêmement contrastée suivant les pays, entre une baisse de 60 % en Italie du fait de la baisse des tarifs de rachat de l'électricité, et le bond de 232 % au Pays-Bas grâce au développement de l'éolien offshore. En France, ils ont crû de 26 % à 7 milliards. JD