Promu par le projet de loi sur la transition énergétique, qui entre en discussion au Sénat, le financement participatif est en train de faire son nid dans les projets d'énergies renouvelables (lire aussi page 10). Après une première expérience en 2013, le développeur de centrales éoliennes Valorem vient de lancer un nouveau projet de financement de parc par des épargnants. Le groupe bordelais s'appuie cette fois sur une nouvelle disposition législative datant de 2014. Celle-ci a élargi la capacité d'intervention des sites de prêts participatifs. Un accord a été noué avec la plateforme Lendosphere, spécialisée dans le financement de projets qui contribuent à la transition écologique. Une campagne de collecte de fonds a ainsi été ouverte le 9 février. Pendant trente-et-un jours, les épargnants peuvent placer de l'argent dans ce projet, dans la limite de 1 000 euros par personne. L'objectif est de collecter 60 000 euros afin de financer les dernières étapes avant la mise en production des huit éoliennes du parc prévue pour 2017. Ce montage diffère de celui qui avait été retenu en 2013 pour un site dans le sud de la France. Le compte à terme créé à l'époque était rémunéré par les bénéfices générés par une centrale déjà en fonctionnement, ce qui permettait de limiter le risque pris par les épargnants. Cette fois, grâce à l'évolution législative, le financement peut intervenir plus en amont dans le processus industriel. D'une durée de deux ans, l'emprunt offre un taux d'intérêt de 5 %, bonifié à 6 % pour les Picards habitant à proximité du parc éolien. En plaçant 1 000 euros, un épargnant picard pourrait ainsi recevoir 1 068,67 euros au total, répartis en huit échéances. « Le financement participatif fait partie des solutions retenues par Valorem pour partager les retombées économiques de ses parcs éoliens avec leurs riverains », promeut Jean-Yves Grandidier, le président fondateur de Valorem, qui souhaite multiplier et pérenniser cette solution de financement. Notamment pour faciliter l'acceptation locale des projets.