Quel est le métier historique de Methanor ? Methanor a été fondée en 2012 par mes deux associés et moi via Vadel Capital, la société en charge de sa gestion, et avec l'aide de 800 actionnaires. Aussi bien de petits actionnaires intéressés par les énergies renouvelables, que de plus grands qui attendent un minimum de rentabilité. Le portefeuille d'investissements de Vadel couvre divers secteurs. Methanor est son bras armé dans les renouvelables. Au départ, nous ciblions la méthanisation agricole pour co-investir dans des unités gérées par un ou quelques agriculteurs. Nous avions prévu de soutenir, en deux ou trois ans, une trentaine d'installations de 200 kW. Finalement, Methanor n'a investi que dans deux installations de 600 kW pour un montant total de 1,5 million d'euros. Quels ont été les freins à l'investissement ? D'abord, les délais pour construire et démarrer les installations se sont avérés plus longs que prévu. Ensuite, les banques sont plutôt frileuses avec la méthanisation. Elles vont notamment exiger des garanties de Bpifrance… que la banque publique n'accorde pas à de petits projets tels que les nôtres. Concernant les intrants, des contrats de long terme – une douzaine d'années – nous sont également demandés, alors qu'il est parfois difficile d'en conclure au-delà de six à sept ans. Enfin, nous ne tombons pas toujours d'accord avec les agriculteurs sur les niveaux de rentabilité des installations. Pour un agriculteur, la méthanisation est un complément d'activité et il peut en tirer parti de diverses manières, par exemple en utilisant la chaleur produite. Ce n'est pas notre cas. Quel niveau de rentabilité attendez-vous ? Si la durée de notre engagement est supérieure à dix ans, nous attendons une rentabilité à deux chiffres. Si elle est inférieure, nous pouvons comprendre qu'elle soit moindre. Cela dit, même si le développement de la filière est lent, la méthanisation reste un axe d'investissement important pour Methanor. Mais nous souhaitons élargir son portefeuille. C'est la raison pour laquelle nous investissons un million d'euros dans cinq projets photovoltaïques de Photosol. Même s'il s'agit de la première intervention de Methanor hors de la méthanisation, mes associés et moi connaissons déjà le secteur solaire pour y avoir investi avec Vatel Capital. Methanor va aussi s'intéresser à la biomasse. Nous devrions ainsi financer en 2015 deux projets dans le bois-énergie, l'un en France, l'autre à l'étranger. Au total, nous disposions de cinq millions d'euros à investir avec Methanor. La moitié a été utilisée. Notre objectif est de boucler notre plan d'investissements dans l'année à venir. TB