C'est une réforme structurelle du système électrique français. Le 1er avril a marqué les débuts du mécanisme dit « de capacité ». Jusqu'à présent, le modèle économique reposait sur la production et la vente d'électricité, en kilowattheures. Désormais, il s'agit également de rémunérer la disponibilité des capacités de production (à la hausse) et d'effacement de consommation (à la baisse), en kilowatts. Objectif : s'assurer de disposer d'une capacité totale suffisante pour faire coïncider l'offre et la demande lors des pics de consommation. À terme, ce mécanisme pourrait aussi servir à gérer l'intégration massive de sources décentralisées fluctuantes dans le réseau. Concrètement, « il y a des acteurs obligés. Ce sont les fournisseurs d'électricité », présente Thomas Veyrenc, directeur du département marchés de RTE, qui coordonne le dispositif. Chaque fournisseur va devoir s'assurer plusieurs années à l'avance de couvrir la consommation de ses clients en fonction de leurs profils, en particulier de leur sensibilité à la température extérieure. Un paramètre dont le système français est très dépendant à cause de la prédominance du chauffage électrique. Pour remplir son obligation, chaque fournisseur va devoir acquérir des certificats, qui auront été générés par des producteurs d'électricité ou par des opérateurs d'effacement. Leur prix obéira à la loi du marché. Toute installation est éligible à la certification – aussi bien les centrales nucléaires et à gaz qu'éoliennes et photovoltaïques. Seulement, la prime que ladite centrale percevra sera fonction de sa contribution potentielle lors de la pointe de consommation. La période de certification a le débuté le 1er avril, dans la perspective des premières obligations prévues pour 2017.