Le chrome hexavalent, toxique et cancérigène, reste un problème dans le secteur du traitement des eaux de rejet des centrales à bétons. Lauréate du prix du développement durable aux Innovation Awards du salon Intermat, organisé du 20 au 25 en avril à Paris, la société auvergnate MS propose aujourd'hui son traitement par réduction chimique grâce à… la vitamine C. Le procédé, breveté, nécessite une décantation et filtration préalable des eaux brutes (très chargées en matières en suspension), ainsi qu'un ajustement de leur pH, basique. Puis, l'ajout d'une solution à base d'acide ascorbique (vitamine C) va réduire le chrome VI en chrome III, sa forme trivalente à la toxicité réduite. Elle présente l'avantage de précipiter de façon non réversible sous forme de microbilles, qu'il reste ensuite à piéger par une simple étape de filtration-adsorption sur sable. Ce dernier, une fois saturé, sera envoyé en décharge. Un pilote industriel est en service depuis mars sur la centrale à béton d'un grand chantier parisien. « Il nous permettra de bien appréhender l'efficacité de la filtration finale », indique Alexandre Guillaume, président de MS. L'entreprise ambitionne de proposer rapidement une gamme modulaire de skid, de 3 à 30 m3 /h. En premier lieu, MS vise le marché des centrales à béton, mais le procédé peut s'appliquer à d'autres activités rejetant du chrome VI, comme les tanneries ou les traitements de surface. > a.guillaume@m-s.fr