La mise au point fut limpide. Après le tapage médiatique sur son scéna­ rio caché de transition énergétique, l'Ademe a tenu, le 14 avril, son colloque consacré à la place des renouvelables dans le mix électrique. L'occasion pour son président, Bruno Lechevin, de cla­ rifier la situation. Au cœur du débat, un scénario traçant une trajectoire vers un mix électrique 100 % renouvelable en France. Pour les écologistes, c'est la preuve que la sortie du nucléaire est une option réaliste sans surcoût. « Cette étude n'est pas terminée. Elle sera finalisée d'ici à cet été. Ce n'est qu'un travail exploratoire pour iden­ tifier les facteurs clés pour le dévelop­ pement des renouvelables », a tempo­ risé Bruno Lechevin. Sans masquer la vision de l'Ademe : « On peut raison­ nablement penser que les courbes de prix du nucléaire et des renouvelables vont se croiser », a­t­il glissé. Un scénario officiel se prépare pour­ tant bel et bien. Pour toutes les éner­ gies, pas seulement l'électricité. « Le 9 mars dernier, j'ai lancé les travaux de préparation de la programmation pluriannuelle de l'énergie », rappelle la ministre de l'Écologie, Ségolène Royal. Cette programmation, la « PPE », est définie par le projet de loi sur la transition énergétique. Sans attendre l'adoption de cette loi, le ministère de l'Écologie planche sur la première mouture de la PPE, qui couvrira la période 2016­2018. « Elle sera fina­ lisée avant la fin de l'année », assure Laurent Michel, directeur général de l'énergie et du climat. Auparavant, « avant le 15 octobre », la stratégie nationale bas carbone – également introduite par le projet de loi – aura été adoptée. Les parties prenantes font donc valoir leurs arguments. Pour le Syndicat des énergies renouvelables, il ne faut surtout pas s'en tenir au seul critère économique, qui favorise les filières les plus matures (éolien, photo­ voltaïque, hydraulique) au détriment des émergentes (énergies marines, méthanisation…). L'Union française de l'électricité, elle, juge les hypothèses actuelles de baisse de la consomma­ tion « beaucoup trop fortes ». En at­ tendant l'issue de ce débat d'experts, Ségolène Royal a confirmé le lance­ ment d'un appel à projets pour l'éolien flottant cet été. Elle a aussi annoncé la publication « avant le 8 mai » de celui sur le photovoltaïque avec stoc­ kage dans les zones non intercon­ nectées. Tout comme, pour le pho­ tovoltaïque en toiture, l'évolution des tarifs d'achat, avec la suppression au 1er janvier 2016 de l'intégré au bâti et de l'intégré simplifié, et le recalage du tarif dit « T4 ».