Pourquoi Solairedirect entre-t-il en Bourse ? C'est un moment très important. Solairedirect a lancé son entrée en Bourse avec une fourchette indicative de prix entre 16 et 21,5 euros par action. La première cotation est prévue le 30 avril. Nous visons une augmentation de capital de 175 millions d'euros. Pour l'essentiel, environ 150 millions, la somme sera utilisée pour investir dans des centrales photovoltaïques au sol. Les projets sont déjà identifiés en France, en Inde, en Amérique du Sud… Nous avons déjà installé 185 MW depuis 2006. Nous voulons atteindre 300 à 325 MW d'ici à mars 2016, puis 450 à 475 MW en 2017. Dans quels types de projets allez-vous investir ? À l'origine, Solairedirect a commencé à travailler en France avec des parcs inférieurs à 12 MW, essentiellement pour des raisons réglementaires. Aujourd'hui, avec des prix compris entre 60 et 90 dollars par mégawatt-heure, l'électricité photovoltaïque est compétitive. Y compris en France. Ce sont des prix au niveau du nucléaire existant, substantiellement moins cher que l'éolien terrestre. Le marché a basculé de l'Europe vers le reste du monde, dans des pays où l'énergie n'est pas subventionnée. Nous voulons donc investir à l'international dans des projets de 30 MW, voire 50 MW. Nous sommes présents en Amérique du Sud. Notamment au Chili, où nous avons lancé en 2013 le premier projet solaire avec vente sur le marché de gros de l'électricité. Solairedirect a aussi été l'un des pionniers du solaire en Inde, où nous sommes en train de répondre à des appels d'offres. Le Premier ministre indien a annoncé un objectif de 100 GW de capacité solaire d'ici à 2022. C'est une multiplication par cinq de la cible préexistante pour la même date. Une révolution est en train de se produire. Le solaire compétitif est en train de changer le monde de l'énergie. DR Comment réussissez-vous à autant baisser les prix ? Nous avons une très bonne visibilité sur la diminution des prix des matériels. La technologie au silicium cristallin est éprouvée. La ressource n'est pas rare. Une usine de cellules ou de modules se construit en quelques mois. Dans les prochaines années, il n'y aura donc pas de goulot d'étranglement. La ressource solaire étant stable, les flux de trésorerie de l'entreprise sont très prévisibles. Nous baissons aussi les coûts d'exploitation de nos centrales grâce aux retours d'expérience qui nous permettent, avec nos fournisseurs, de multiplier les petites innovations dans les équipements comme les onduleurs. Enfin, la compétitivité passe par notre capacité à donner confiance aux investisseurs. Par exemple, au fonds BlackRock. Cela nous donne accès à du capital à un faible coût. TB