Après les expérimentations, l'industrialisation. L'enjeu a animé les débats du congrès Smart Grids (SG) Paris 2015, organisé du 27 au 29 mai à la Défense (92). Aucun doute : la filière française des réseaux électriques intelligents, qui a multiplié les projets pilotes sur le territoire, veut passer à la vitesse supérieure. « Le smart grid n'est plus un sujet académique, c'est un enjeu industriel. Dans ses démonstrateurs, la France est en train de développer des prototypes qui sont des premières mondiales. Elle a l'opportunité d'être le leader du secteur », a lancé à la tribune Laurent Schmitt, vice-président stratégie et innovation d'Alstom Grid. Et les industriels tricolores comptent se donner les moyens de leurs ambitions. Mi-avril, l'association REI Smart grids France a été créée. Elle doit devenir « un lobby des smart grids », présente Dominique Maillard. Le président du directoire de RTE a été élu président de cette association qui vise à « rassembler tous les acteurs français des smart grids, quelle que soit leur taille ».
Être visible à l'international, exporter, créer des emplois… Pour satisfaire son ambition, REI Smart grids France s'est dotée fin mai d'une troisième commission. Après celle sur les questions scientifiques et celle sur la formation, l'association a créé une commission sur l'international. Elle sera présidée par Laurent Schmitt d'Alstom Grid. D'autres pourraient suivre concernant les PME ou le juridique. Déjà, une action concrète va être engagée. Elle découle du programme de la Nouvelle France industrielle. « Il s'agit d'identifier une région, ou un très petit nombre de régions en France, qui deviendrait un foyer de développement des technologies smart grid », prévoit Dominique Maillard. « Le but est de bénéficier d'un territoire de référence comme Toulouse l'est pour l'aéronautique. » Il faut dire que, sur le terrain, les réseaux électriques intelligents deviennent une réalité commerciale dans la foulée du déploiement du compteur communicant Linky. Dernière illustration en date : GDF Suez Dolce Vita vient de lancer la première offre tarifaire associée au compteur Linky. L'offre est baptisée DolceWeekend et permet au fournisseur d'électricité de proposer à ses clients une réduction de 30 % sur le prix du kilowattheure à certaines heures. Cette offre est déjà accessible aux foyers qui testent Linky à Lyon et en Indre-et-Loire. Par la suite, l'énergéticien la proposera à tous les foyers français, dont les compteurs vont être peu à peu remplacés.