Opérationnel depuis fin 2014, le pilote de production de Global Bioenergies a produit, en mars 2015, les premiers litres d'isobutène par voie fermentaire. Installé dans les locaux d'ARD, sur la bioraffinerie de Pomacle-Bazancourt dans la Marne, sa capacité globale est de 10 t/an. « Notre objectif est de fournir une alternative bio-sourcée à des intermédiaires chimiques aujourd'hui issus du pétrole, pour les marchés des caoutchoucs, des plastiques, ou des biocarburants », souligne Marc Delcourt, fondateur et P-DG de Global Bioenergies, créée en 2008. L'élégance du procédé est de faire produire un composé gazeux à des bactéries (E.Coli modifiées), ce qui supprime les étapes d'extraction habituelles en milieu liquide et évite l'intoxication de la culture par accumulation du produit. L'isobutène est actuellement présent à hauteur de 2 % dans le mélange de gaz extrait du fermenteur, dépollué et concentré avant d'être compressé sous forme liquide, avec une pureté de 99,97 %. La matière première de ces bactéries ? Des sucres (glucose ou saccharose) ou de l'amidon issus de déchets agricoles ou forestiers. Global Bioenergies doit encore améliorer, d'ici fin 2016, la productivité de son procédé. « Nous sommes actuellement à plus de 50 % de l'objectif de rendement », indique Marc Delcourt. Soutenu par le programme d'Investissements d'avenir, l'Ademe, Arkema et le CNRS, ce projet dispose d'un budget de 10,5 millions d'euros, dont la moitié de subventions. La suite du programme est déjà lancée : un démonstrateur industriel est déjà en construction en Allemagne, avec une capacité de 100 t/an. Il devrait être opérationnel mi-2016. Et Global Bioenergies vient de former une coentreprise avec la coopérative Cristal Union pour une unité industrielle de 50 000 t/an dès 2018 en France. AC