Bigarren Bizi (« seconde vie » en basque) souhaite trouver sa place dans le cercle restreint des recycleurs de cartes électroniques en Europe. Il a fallu trois ans de recherche à cette société pour mettre au point un procédé mécanique de micronisation, baptisé Nirea Aéro. Il est capable d'extraire et de séparer les métaux à haute valeur ajoutée (or, cuivre, argent, etc.), contenus dans les cartes électroniques en fin de vie. « L'intérêt de réduire ces cartes en poudre d'une granulométrie de 20 à 30 microns est de séparer plus facilement les matières et d'atteindre un taux de recyclage entre 92 et 94 %. Nous disposons de trois pistes de valorisation, en Espagne et près de Nantes, où les plastiques composites trouvent une seconde vie. Les métaux sont quant à eux agglomérés en pastilles pour les envoyer chez les affineurs », assure Stéphane Peys, fondateur de l'entreprise. Bigarren Bizi a bénéficié du soutien de l'Incubateur Aquitaine et de plusieurs laboratoires de recherche, dont l'Institut national polytechnique de Toulouse. Lauréate du Concours mondial de l'innovation de la Commission Lauvergeon 2014, la société prépare aujourd'hui son déploiement industriel dans la région bordelaise, après le montage fructueux d'un site pilote. « Nous espérons rapidement passer de 500 kg de cartes traitées par jour à 1 tonne/jour en fin d'année, 5 t/jour fin 2016, pour atteindre notre rythme de croisière autour de 10 t/jour fin 2017 », prévoit Stéphane Peys. Le projet représente un investissement de deux millions d'euros. Alors que 500 000 tonnes de cartes électroniques sont générées chaque année en Europe, seulement deux grandes usines en Belgique (Umicore) et en Suède (Boliden) sont équipées pour leur recyclage. CM > sps.bigarrenbizi@neuf.fr