La Compagnie industrielle de la matière végétale (CIMV) va investir 55 millions d'euros dans un laboratoire de recherche et un démonstrateur industriel installés dans le parc d'activités des Portes du Tarn, près de Toulouse. Elle y testera à partir de 2016 son procédé de bioraffinerie dans le cadre du projet européen de démonstration 2G Biopic, qui lui apporte une subvention de 20 millions d'euros. Le procédé a été validé au stade du pilote industriel avec le programme européen Biocare (2010-2014). Dans cinq ans, Thierry Scholastique, P-DG de CIMV, et Michel Delmas, directeur scientifique et professeur à l'Institut national polytechnique de Toulouse, espèrent proposer une nouvelle génération d'éthanol produit à partir de pailles ou de résidus de bois, qui ont l'avantage de ne pas être en compétition avec l'alimentation animale ou humaine. « Nous faisons appel à un procédé qui permet de libérer, sans les dégrader, la totalité des sucres et de la lignine présents dans la matière végétale. Et ce, grâce à l'utilisation d'acides acétiques et formiques, ainsi que de l'eau », explique Michel Delmas. « La lignine, qui constitue le quart de la matière végétale, a des propriétés telles qu'on peut l'utiliser pour remplacer le phénol, une partie des composants du polyuréthane et ceux qui composent le caoutchouc. On peut imaginer que dans les trente ans qui viennent, la lignine composera 10 à 50 % de tous les plastiques du monde », poursuit Thierry Scholastique. CIMV travaillera en synergie avec le cluster Toulouse White Technology pour l'accompagner, avec ses outils biologiques, dans l'optimisation des procédés de fermentation et de la production de la plupart des molécules du quotidien issues du pétrole. CW
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