L'éolien poursuit sur sa lancée. Au premier semestre, la filière a raccordé 523 MW en France, selon l'association France Énergie Éolienne (FEE). « Les chiffres sont bons », se réjouit Frédéric Lanoë, son président. À titre de comparaison, 1 042 MW avaient été raccordés en 2014. « Nous devrions cette année atteindre 1 200 MW. » L'éolien français confirme donc son renouveau suite aux simplifications réglementaires dont il a bénéficié depuis 2012 et à la sécurisation de son tarif d'achat auprès de la Commission européenne. Est-ce pour autant suffisant ? Non, alerte l'association professionnelle. La France s'est fixée, ou s'apprête à le faire avec la loi sur la transition énergétique, des objectifs précis : porter la part des renouvelables à 23 % de la consommation finale brute d'énergie en 2020 et à 32 % en 2030. À cette date, la cible est même de 40 % pour l'électricité. L'éolien, filière mature, comptera pour une grande part.
L'éolien produit 4 % de l'électricité aujourd'hui en France. « Il peut atteindre 25 % en 2030 », assure Frédéric Lanoë. Cela se traduirait par une capacité installée de 40 000 MW pour l'éolien terrestre, 15 000 MW pour l'éolien en mer posé et 6 000 MW pour l'éolien flottant. Pour suivre ce cap, il va falloir passer à un rythme de raccordement de 1 600 MW/an d'ici à 2020, puis de 3 000 MW/an à partir de 2022. Bonne nouvelle : la loi sur la transition énergétique devrait déverrouiller plusieurs points de blocage. D'abord, en incitant à l'investissement participatif. Ensuite, en limitant à dix-huit mois les délais de raccordement. Enfin, en généralisant le permis unique… même si le travail d'uni-fication des autorisations n'est pas totalement abouti, estime France Énergie Éolienne. Ni la concertation pour améliorer la cohabitation entre turbines et activités militaires, ni la simplification des traitements des recours juridiques. Mais c'est surtout l'éolien en mer qui suscite des interrogations. Quand le troisième appel d'offres va-t-il être lancé ? « Compte tenu des délais des procédures, nous souhaitons qu'il le soit fin 2015 pour que les projets soient attribués fin 2017 », cadre Matthieu Monnier, conseiller industrie et offshore de l'association. Pour réduire les coûts de la filière, FEE demande un appel d'offres offshore de 3 000 MW où la compétition serait pleinement ouverte, au-delà des fabricants français comme Alstom et Areva, aux étrangers comme Siemens et Vestas. Comment les faire venir ? En précisant rapidement les zones concernées et le calendrier, en lançant rapidement les études, en améliorant les processus de concertation…