Le montant est encore symbolique : 4 millions d'euros. Mais ce sont les tout premiers bénéfices nets dégagés par Blue Solutions après une moitié d'exercice en 2015. Ils confirment les espoirs placés par le groupe Bolloré dans sa filiale spécialisée dans le stockage d'électricité et la mobilité urbaine. L'an dernier, à la même date, Blue Solutions avait essuyé une perte nette de cinq millions d'euros. Dans le même temps, l'excédent brut d'exploitation a quadruplé pour atteindre un gain de douze millions d'euros. Après avoir consacré ces dernières années au développement de sa technologie lithium métal polymère (LMP), Blue Solutions commence à profiter d'une baisse du coût de fabrication unitaire de ses batteries grâce à la montée de ses volumes de ventes, tirées par le développement des applications dans l'automobile électrique (Bluecar) et le stockage (Bluestorage). Au total, en tenant compte des autres applications (Bluebus et Bluetram), 1 531 batteries ont été livrées par Blue Solutions au premier semestre 2015, contre 1 131 un an auparavant. Au final, le chiffre d'affaires consolidé de Blue Solutions s'élève à 63,3 millions d'euros, en hausse de 37 %.
Ces premiers fruits financiers dépendent néanmoins en grande partie du déploiement du service d'autopartage parisien Autolib. Sur les 3 600 voitures Bluecar en circulation au 30 juin dernier, 3 300 étaient engagées dans le réseau Autolib. Ce dernier représente donc encore le principal débouché pour les batteries fabriquées par Blue Solutions, avec 1 171 pièces livrées au premier semestre. Le modèle économique développé par Vincent Bolloré vise justement à faire supporter les pertes de l'activité batteries par les diverses applications, comme Bluecar, Bluebus ou Bluetram. Ainsi, si Blue Solutions est devenue bénéficiaire, l'exploitation de l'ensemble de l'activité de batteries électriques du groupe Bolloré reste déficitaire à hauteur de 53 millions d'euros au premier semestre. JD