La climatisation solaire existe, mais pourquoi ne s'est-elle pas généralisée ? C'est en partant de ce questionnement que les cinq cofondateurs d'Helioclim ont cherché à développer une technologie qui soit rentable sur l'année, pour les secteurs industriel et tertiaire, et capable de fournir la climatisation, mais aussi de l'eau chaude sanitaire, du froid et du chaud industriel. Leur procédé a été développé au sein du projet Scrib, via un appel manifestation d'intérêt (AMI) de l'Ademe et un budget de 2,8 millions d'euros. Il vient d'aboutir à la réalisation d'un démonstrateur de recherche s'appuyant sur plusieurs innovations. « D'abord, le capteur solaire, qui combine un verre fin sur un support composite léger de type nid-d'abeilles, là où les technologies actuelles reposent sur un verre épais ou une feuille métallique polie et sont sensibles aux rayures », compare Marie Nghiem, cofondatrice d'Helioclim. Les capteurs sont par ailleurs motorisés pour suivre le rayonnement solaire. « Surtout, une étude de sensibilité montre que le système de suivi compense l'orientation du bâtiment », poursuit Marie Nghiem. Ces capteurs chauffent de l'eau sous pression à une température comprise entre 150 et 200 °C. L'eau alimente ensuite une machine à absorption. « Les machines actuelles ne sont pas adaptées à l'énergie solaire. La nôtre convient à un fonctionnement intermittent, grâce à un volume de stockage d'énergie qui supplée aux petites variations », détaille Marie Nghiem. Le recours à une énergie de relève, toujours thermique (biomasse, gaz, etc.), est également prévu. Enfin, le mélange eau-ammoniac permet de générer à la fois du froid (jusqu'à - 60 °C) et de la chaleur (+ 200 °C). Les partenaires vont désormais développer un démonstrateur industriel à l'échelle 1, qui sera installé à la fin de l'année, sans doute à Mougins, dans les Alpes-Maritimes. AC