Des particules pour transporter la chaleur et améliorer le rendement des centrales solaires thermodynamiques : c'est une première mondiale que vient de réaliser le laboratoire Promes (CNRS). « À la taille de 50 microns, les particules dans un gaz se comportent comme un fluide : elles ont un comportement collectif, homogène. Il suffit d'appliquer une pression, comme pour un fluide, pour qu'elles se déplacent dans un réseau », explique Gilles Flamant, directeur du Promes et responsable du projet. Des essais ont été menés sur un pilote d'une puissance de 150 kW, baptisé Bestiole et installé sur le four solaire d'Odeillo. Il est constitué de 16 tubes, dans lesquels circulaient des particules en céramique (carbure de silicium) en suspension dans l'air, avec un débit de 1,6 tonne/heure. Dans la campagne d'essais réalisée en avril-mai 2015, la température a atteint 700 °C, à comparer avec les 550 °C obtenus avec les sels fondus. Ce qui permet d'envisager un accroissement relatif du rendement des centrales solaires de 25 %. Jusqu'à présent, la seule possibilité pour chauffer plus, et donc améliorer le rendement thermodynamique de l'installation, est d'utiliser du métal fondu. Soit du sodium, dangereux car explosible et corrosif, et peu intéressant pour le stockage de la chaleur. Cette expérimentation a été menée dans le cadre du projet CSP2, d'un budget global de 3,15 millions d'euros, dont 2,2 millions de fonds européens. Pour concevoir un démonstrateur préindustriel, un projet européen est en préparation et un autre a été sélectionné pour explorer d'autres applications. « On peut utiliser les systèmes solaires gaz-solides pour des réactions chimiques, comme la calcination du carbonate de calcium pour la fabrication du ciment », indique ainsi Gilles Flamant. AC