Convertir les excédents d'électricité renouvelable intermittente et valoriser le CO2 des fumées industrielles, ce sont les ambitions de GRT Gaz qui vient de lancer un projet inédit de power-to-gas. Baptisée Jupiter 1000 et d'un budget de 30 millions d'euros, l'unité de démonstration de 1 MW sera mise en service d'ici à 2018 sur la plateforme industrielle de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).Le principe ? Transformer les surplus d'électrons d'un site éolien de la CNR en hydrogène ou en méthane de synthèse, injectables dans le réseau de gaz naturel. Pour cela, une première étape d'électrolyse décompose l'eau en oxygène et hydrogène. Ce dernier réagit ensuite avec le CO 2 pour former du méthane. Une vingtaine de démonstrateurs existent déjà en Europe, mais c'est une première en France à cette échelle. « Jupiter 1000 sera unique en Europe puisque notre par tenaire McPhy comparera les deux technologies, matures, d'électrolyse alcaline et à membrane. Et le CO2 sera capté sur la cheminée d'un site industriel voisin, ce qui est sans précédent », précise Sylvain Lemelletier, directeur du projet.GRT Gaz mise également sur une technologie innovante du CEA. « Après cinq ans de R & D, nous avons mis au point un réacteur de méthanation plus compact et plus flexible. Nous collaborons avec la société Atmostat pour son industrialisation », souligne Laurent Bedel, expert senior au CEA. L'astuce ? La conception par modules, appelés Methamod, ce qui facilite les opérations de maintenance et permet l'ajustement aux besoins de production. Marine Bollard