L'alternance politique à la tête de la région des Hauts-de-France n'a pas tué la 3e révolution industrielle lancée en 2013. Au contraire, « Xavier Bertrand, le nouveau président du conseil régional a même voulu l'amplifier », affirme Philippe Vasseur, commissaire spécial à la revitalisation et la réindustrialisation des Hauts-de-France qui a porté rev3 à son origine aux côtés de Daniel Percheron, le président du conseil régional de l'époque, et de l'économiste américain Jeremy Rifkin.Après 1000 jours de mise en œuvre, c'est l'occasion de dresser un premier bilan et des perspectives. « Nous répertorions 700 initiatives qui ont mobilisé l'ensemble des acteurs locaux. Et pour les porter, nous avons créé deux outils financiers. D'une part, un livret d'épargne citoyenne qui a collecté 14 millions d'euros pour financer, par des prêts, des petits projets. D'autre part, avec la Banque européenne d'investissement, nous avons monté un fonds d'investissement dédié à Rev3 », explique Philippe Vasseur. Parmi ces centaines de projets, on peut citer plusieurs initiatives dans la logistique mais aussi le nouvel hôpital de Lens qui a intégré, dès sa conception, le numérique et la maîtrise de l'énergie, ou encore Uneole, une éolienne de centre-ville ou Eel Energy, une hydrolienne à membrane ondulante.Pour le nouveau président de la Région, Xavier Bertrand, « Rev3 doit permettre une reconversion industrielle d'un nouveau genre, un changement de logiciel ». Mais s'il a bien conscience que la transition énergétique et environnementale en fait partie, il veut aussi mettre l'accent sur la transition sociale et sociétale et sur la transformation industrielle. « Je suis à la recherche d'efficacité. Rev3 est un accélérateur et un financeur de projets », revendique-t-il. Ainsi, dans les objectifs de rev3, les Hauts-de-France veulent devenir la 1ere région d'Europe pour le biométhane injecté. Et il ne s'agit pas seulement de multiplier les installations – cinq aujourd'hui et vingt projets dans les douze mois. « Nous voulons développer une filière industrielle pour fournir et installer les équipements », précise Xavier Bertrand qui a vu débarquer des entreprises allemandes sur le territoire. Le président de la Région confie même qu'un projet de technocentre sur la méthanisation, à la fois site de R&D et vitrine technique, est en cours de montage. Le choix du lieu d'implantation devrait intervenir courant 2017 pour un budget d'environ 10 millions d'euros. Autre projet : une école des métiers rev3 avec des antennes dans toute la région pour former aux nouveaux métiers de l'énergie ou du numérique. Il est également prévu de créer dans les établissements scolaires gérés par la région des antennes rev3 pour sensibiliser élèves et enseignants et aussi de labelliser rev3 de nouvelles zones d'activités répondant aux trois grands enjeux énergétique, social et industriel. Enfin côté énergies renouvelables, Xavier Bertrand persiste dans son opposition au développement de l'éolien. « Les Hauts-de-France accueillent déjà 1000 mâts et 1000 autres sont déjà autorisés. Je dis basta. Intéressons-nous à l'hydrolien, à l'hydrogène et à la nouvelle génération de centrale nucléaire », déclare-t-il sans complexe. Et d'annoncer que le conseil régional présentera sa politique énergétique début 2017.
