Oui, il est encore possible d’innover dans le photovoltaïque. Après des années de recherche, S’tile lance la commercialisation de ses panneaux avec un rendement de conversion (en laboratoire) de plus de 20 %, avec un coût de fabrication réduit de 30 %. « Le panneau I-Cell est un nouveau concept qui assure un gain de puissance de 12 % », indique Alioune Sow, directeur finance de S’Tile, spin-off du CNRS.Là où les cellules classiques forment un carré de 156 mm de côté, S’Tile place quatre sous-cellules, connectées en série. Ainsi, le courant collecté est quatre fois plus faible que dans les cellules classiques (2,5 A contre 9 A), avec une tension quatre fois plus élevée. Cela se traduit par une diminution des pertes résistives et un gain en puissance. Autre avantage : le courant de faible intensité supprime les busbars, ces jeux de barres en argent qui collectent le courant, avec les fils de cuivre. « Avec les busbars, les cellules doivent être espacées de 2 mm. En les éliminant, nous disposons de davantage de place, d’où un gain de puissance », explique Alioune Sow.Côté matériaux, S’Tile utilise quatre fois moins de silicium grâce à des wafers plus fins, deux fois moins d’argent avec la disparition des busbars et vingt fois moins de cuivre avec la connexion directe entre les cellules. La fabrication des panneaux nécessite par ailleurs deux fois moins d’énergie qu’un panneau traditionnel. Basé à Poitiers, S’Tile dispose d’une capacité de production de 15 MW par an. Elle propose deux gammes : Linea 25-100 W pour des installations autonomes (recharge de batteries, etc.) et Linea 270-360 W pour de petites et moyennes installations photovoltaïques.Albane Canto