En 2014, l’entreprise a installé son dispositif Phytotertre sur 100 m2 de terres polluées par le plomb, le cuivre, le cadmium, le zinc et l’arsenic. Ces terres sont isolées par un géotextile étanche, et plantées de 1?200 pieds de pélargonium, réputé hyperaccumulateur de métaux. « Les plantes acidifient le sol, ce qui augmente la mobilité des métaux. Pour accélérer la dépollution, nous les arrosons avec de l’EDTA, qui accroit encore cette mobilisation », explique Laurent Thannberger, directeur scientifique de Valgo. Après deux ans de calage, la plantation se fait désormais sous serre (trop de pluie diluait le réactif, ralentissant la réaction). Et les résultats ? « 90 % des métaux, en moyenne, sont lixiviés dans les eaux de drainage. Grâce à la serre, leur concentration a décuplé. Selon nos meilleures estimations en laboratoire, il faudrait trois ans pour dépolluer ce sol, une performance que nous n’atteignons pas encore sous serre », souligne Laurent Thannberger. L’expérimentation a donc été prolongée d’un an pour disposer de trois années complètes dans des conditions similaires, et en améliorant constamment le procédé.Par ailleurs, il s’est avéré que les pélargoniums, en conditions réelles, ne sont pas des hyperaccumulateurs de métaux. Valgo propose donc d’en extraire des huiles essentielles odorantes à partir des tiges et des feuilles. « L’analyse montre que le chémotype de nos huiles essentielles est similaire à celui des huiles commerciales. Les métaux ne passent pas dans la fraction huileuse », poursuit Laurent Thannberger.