Le 1er Prix va à Haffner Energy pour sa première unité industrielle de production d’hydrogène à partir de biomasse. Spécialisée dans la valorisation énergétique de la biomasse, Haffner Energy avait présenté durant Pollutec 2018 sa technologie de production d’hydrogène à partir de biomasse et de déchets organiques. Cette solution appelée Hynoca (pour Hydrogen no carbon) associe la thermolyse et la gazéification de la biomasse pour produire de l’hydrogène renouvelable tout en piégeant le carbone. Elle est couverte par quatorze familles de brevets. Les biomasses utilisées sont essentiellement locales (rémanents de bois des industries, déchets forestiers et agricoles…). Les coproduits sont aussi valorisables : l’hypergaz trouve des débouchés dans les réseaux de chaleur et le biochar, riche en carbone, peut être utilisé en agriculture. En plus d’une production sur site grâce à des stations modulables, ce retour du carbone dans le sol et l’auto-alimentation en chaleur pour le processus de thermolyse via une partie de l’hypergaz produit permettent au procédé d’avoir une empreinte carbone neutre, voire négative. La première unité industrielle en construction à Strasbourg pour le distributeur R-GDS aura une capacité de 650 kg/jour. Elle alimentera une flotte d’une cinquantaine de bus à hydrogène à partir de 2021.
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Le 3e prix est attribué à Acqua.eco pour son système de traitement et recyclage total des eaux usées des bateaux sans produits chimiques. Acqua.eco, spécialisé dans le traitement et la réutilisation de l’eau, représentant francophone de BioMicrobics, qui conçoit des technologies de gestion de l’eau décentralisées et d’assainissement, a développé le BioBarrier MarineMBR pour traiter les eaux usées à bord des bateaux. Il entend répondre à la fois aux normes de qualité de rejet de l’eau de plus en plus strictes (USCG et IMO) et permettre la réutilisation de l’eau. La chaîne de traitement simplifiée et miniaturisée développée repose sur l’ultrafiltration membranaire immergée (certification NSF/ANSI 350 pour la réutilisation de l’eau). Le BioBarrier MarineMBR est un système avec un encombrement réduit, modulaire et adaptable, qui peut traiter n’importe quel volume et s’installe dans n’importe quelle cuve (à terre, à bord ou en unité mobile). Il élimine jusqu’à 99,9 % des contaminants présents dans les eaux noires et grises, sans produits chimiques. Il en ressort une eau totalement claire, sans odeur, stérile, débarrassée des virus, bactéries et contaminants chimiques, et réutilisable. Il fonctionne automatiquement grâce à des contrôleurs intégrés, garantissant une qualité constante de l’eau traitée ainsi qu’une fiabilité et une robustesse élevées. La consommation énergétique est réduite et l’entretien limité.
Un Prix spécial du jury a été décerné à la start-up Toopi Organics pour son procédé microbiologique de valorisation de l’urine humaine en produit agricole. En effet, quelque 35 milliards de litres d’urine humaine seraient produits en France, nécessitant, pas moins de 200 milliards de litres d’eau potable pour être évacués. Face à ce constat, trois entrepreneurs se sont associés en 2018 pour créer une structure spécialisée dans la valorisation agricole de l’urine humaine. La jeune pousse Toopi Organics a breveté un procédé microbiologique capable d’enrichir l’urine humaine en micro-organismes d’intérêt agronomique. L’urine, riche en fertilisants NPK (azote, phosphore, potassium), est dépolluée puis convertie en biostimulants, qui favorisent l’assimilation de l’azote atmosphérique et permettent une meilleure absorption des nutriments. Selon des études menées par Bordeaux Sciences Agro et la chambre d’agriculture de la Gironde, ils sont de 30 à 110 % plus efficaces que les engrais minéraux traditionnels. De plus, ces biostimulants contribuent à diminuer les besoins en eau des végétaux, réduisant ainsi le stress hydrique.
Les autres concurrents en lice étaient : la startup montpelliéraine AquaTech Innovation pour ses plateformes intégrées et modulaires AquaClear de traitement des eaux usées sans apport chimique ; C4Hydro, pour son compteur intelligent de microcolonies Mica capable de donner un résultat après seulement vingt-quatre heures d’incubation sur Legionella et Alicyclobacillus dans les boissons ; Ebhys pour son ensemble de briques technologiques de contrôle continu de la qualité et de l’activité en cabines de tri de collectes sélectives ; Evea pour sa station de surveillance de la qualité de l’air alimentée par panneaux solaires Solar AQMS ; Microbia Environnement pour son service clé en main d’alerte précoce et de « météo de la qualité de l’eau » capable d’anticiper la prolifération de cyanobactéries dans les eaux douces ; Recyclamer et son Geneseas S, un robot de collecte des déchets solides et des hydrocarbures flottant à la surface des eaux, en particulier dans les ports, marinas et autres zones aquatiques.