Vincent Sciandra, directeur général et fondateur de la société Metron. Crédits : DR
Vincent Sciandra, directeur général et fondateur de la société Metron, présente dans cet échange les principes essentiels du premier rapport de « L’Observatoire du Verdissement de l’Économie ».
Pour guider les entreprises vers la décarbonation de l’économie, la cleantech française Metron a lancé « L’Observatoire du Verdissement de l’Économie ». Cette initiative rassemble les projets du secteur privé les plus innovants qui participent à la transformation de l’économie vers un modèle plus propre et durable. Le premier rapport d’expertise présenté dans cet Observatoire présente des solutions et des pistes concrètes proposées par 14 dirigeants dont Frédéric Mazzella de France Digitale et de BlaBlaCar, Bertrand Piccard de Solar Impulse, Laurent Bigorgne de l’Institut Montaigne, Thierry Mallet de Transdev.
Comment est né l’Observatoire du verdissement de l’économie ?
C’est parti du constat que l’ensemble des individus dans la société française aujourd’hui se mobilisent assez fortement avec une réflexion profonde sur leurs actions au quotidien. Nous avons vu que la Convention climat et d’autres initiatives ont suscité beaucoup d’intérêt, et nous avons l’impression qu’il y a d’un coup une sorte de prise de conscience. Nous avons voulu, avec 14 dirigeants de grandes entreprises comme de petites entreprises, proposer des solutions concrètes, avec une possibilité de mise en place immédiate afin d’apporter plus de matière sur la table des discussions.
C’est ce qui a donné naissance à ce rapport qui est orienté sur l’industrie et le transport. Dans le transport, il y a les acteurs clés qui sont les entreprises de mobilité en générale, puis dans le monde de l’industrie notre vocation est de dire que tous les industriels doivent se poser la question de transition, et que désormais il existe des solutions.
Donc c’est un document qui vise à donner et à orienter les sociétés dans leurs choix en fonction de l’évolution de la loi et d’autres objectifs que nous sommes en train de fixer, en disant qu’il y a des experts, des spécialistes et des fournisseurs de solutions qui sont là et qui proposent des solutions pour permettre de décarboner l’économie. Le principe est de montrer que ces solutions devraient d’abord devenir la norme, et ensuite d’investir et pousser de nouvelles technologies.
Quels sont les principaux piliers de ce travail ?
L’Observatoire a été fondé sur trois piliers. Le premier est le financement de la transition, c’est-à-dire de pousser des mécanismes qui existent déjà comme l’incitation à travers le financement vert de BPI et BNP Paribas qui propose un financement plus long sur tout ce qui est transition énergétique ou à des taux qui seraient reliés à des objectifs de performance. Il y a aussi l’idée avancée d’une taxe carbone, pour certains il faudrait mettre une barrière pour bousculer les entreprises dans leurs habitudes en étant plus sévère.
Le deuxième est que l’industrie puisse reprendre la main sur son bilan carbone, en d’autres termes, c’est la relocalisation industrielle. Par exemple de faire des cercles vertueux de recyclage et de réintégrer dans la chaine de production des éléments que les entreprises ont produits. Parfois il y a des éléments qui sont produits dans d’autres pays, donc si on trie et on fait un cercle plus court de la consommation et de la production, cela veut dire aussi produire localement.
Le dernier pilier c’est l’individu. C’est la cohérence des individus au quotidien à travers leur consommation. Et la colonne vertébrale dans ce pilier, c’est la prise de conscience et le choix : pour faire un choix, il faut être conscient et être capable de quantifier ce que l’on consomme et les choix que l’on faits, sinon ça tombe dans le domaine de la croyance. Donc c’est vraiment à partir de l’ensemble de ces piliers et tribunes des 14 dirigeants que l’observatoire a été constitué.
Quels sont les prochains objectifs de l’Observatoire ?
C’est un observatoire que l’on aimerait réitérer chaque année, avec de nouvelles thématiques et différents intervenants. Sur le court terme, nous aimerions porter l’Observatoire au niveau des politiques, donc vers le gouvernement mais aussi auprès des régions et collectivités locales.
Après sur le long terme, notre vision est de mettre en place un baromètre de cet Observatoire avec un bilan de ce qui a été mis en œuvre. Nous serons peut-être plus dans l’évaluation et dans la mesure, est-ce que les choses ont été faites ? Est-ce qu’elles ont un impact sur la société, sur l’environnement ? Donc en ce moment nous sommes plutôt dans l’exposition des solutions et de propositions, et après nous serons plus dans l’évaluation.