Après plusieurs années de bataille juridique, le Conseil d’Etat a annulé les deux décrets interdisant les dénominations "animales" pour les produits végétaux.
Le "jambon végétal" aura bien sa place dans les rayons de supermarché. Les acteurs de la viande végétarienne ont obtenu gain de cause le 28 janvier. Le Conseil d’État a acté l’annulation des deux décrets interdisant les dénominations dites "animales" pour les produits végétaux. Il a également jugé inconventionnelle la loi étiquetage du 12 juin 2020, interdisant pour les denrées alimentaires végétales l’emploi de dénominations utilisées pour désigner usuellement des denrées alimentaires d’origine animale. Cela signifie que la loi est contraire au droit européen et ne pourra donc pas être appliquée en l’état.
En juillet 2022, le producteur de charcuterie végétale La Vie se défendait déjà d’un premier décret visant à interdire les appellations “empruntées à la viande". À l’issue de ce premier épisode, le Conseil d’État avait suspendu le décret, estimant qu’il manquait de clarté pour les consommateurs. Or, sous la pression des lobbies, un nouveau décret a vu le jour en 2023, relançant la bataille juridique.
“Cette décision est un grand soulagement pour la filière végétale française ! Il était impensable de priver les consommateurs de dénominations claires comme ’lardons végétaux’, simplement pour satisfaire les lobbies de l’élevage intensif. Que cette interdiction ait ciblé uniquement les producteurs français était par ailleurs particulièrement injuste et inacceptable ”, a commenté dans un communiqué de presse Nicolas Schweitzer, CEO de La Vie.