« Sans mesure, aucune amélioration n’est possible », disait le physicien britannique Lord Kelvin. Des paroles sages qui ont inspiré Christophe Girardier, PDG-fondateur de la société Glimpact, qui vient de dévoiler deux plateformes : My Glimpact, destinée à l’évaluation de l’empreinte environnementale individuelle selon son mode de vie, et Glimpact Scan qui analyse l’impact de tout achat alimentaire selon 16 critères environnementaux.
L’initiative Glimpact offre une évaluation complète de l’empreinte environnementale, aussi bien aux individus qu’aux entreprises. En se fondant sur la méthode européenne PEF (Facteurs d’Évaluation Environnementale) et en considérant 16 catégories d’impact, tels que les émissions de gaz à effet de serre, l’épuisement des ressources en eau, ou encore l’acidification des sols, la startup réalise une analyse approfondie du cycle de vie des produits. Cette démarche permet à tout un chacun d’obtenir un score environnemental unique, pondéré selon la formule établie par la communauté scientifique.
Malgré la complexité de sa méthode, Glimpact rend accessible, gratuitement, l’évaluation de l’empreinte environnementale. En fournissant une évaluation détaillée de l’empreinte environnementale individuelle, la plateforme identifie les facteurs explicatifs et les leviers d’action pour la réduire. Que ce soit dans les comportements individuels ou les modèles de production des entreprises, l’application encourage à placer la performance environnementale globale au cœur des préoccupations, au-delà de l’unique mesure carbone, notamment par l’adoption de pratiques d’éco-conception dès le départ.
Application My Glimpact.
Évaluation de la consommation individuelle
L’application My Glimpact se concentre sur les pratiques individuelles. Celle-ci permet à chacun d’évaluer son empreinte environnementale globale en fonction de son mode de vie et de comprendre dans quelle mesure ce dernier contribue à dépasser les neuf limites planétaires. Elle vise une compréhension approfondie des causes de cet impact et identifie les leviers appropriés pour le réduire de manière efficace.
Concrètement, chaque utilisateur peut, via son smartphone, mesurer l’empreinte environnementale globale en prenant en compte différents aspects de sa consommation tels que l’alimentation, les transports, le logement, l’équipement électroménager, le numérique, ainsi que l’habillement et les biens de consommation. Une fois que le calcul est réalisé, l’application fournit un résultat par limite planétaire, indiquant le nombre de planètes nécessaires si tous les habitants de la Terre adoptaient le même mode de vie.
De plus, la plateforme, disponible gratuitement sur l’App Store et Android, détaille les scores par poste de consommation et type d’impact environnemental. Des précisions qui permettent aux citoyens de comparer leurs profils à un « Français moyen » ou à celui d’un « Européen moyen ». À cela s’ajoutent des scénarios recommandés pour simuler des changements de comportement, permettant ainsi de quantifier les bénéfices environnementaux potentiels pour chaque poste de consommation. Cette fonctionnalité permet ainsi d’identifier les leviers les plus pertinents pour réduire efficacement son empreinte environnementale.
Les produits alimentaires passés au crible
La deuxième innovation de l’entreprise est Glimpact Scan. L’application permet de connaître, de comprendre et de comparer l’impact environnemental global de tout produit alimentaire en scannant simplement son code-barres. Contrairement à son homologue Yuka, cette nouvelle application fournit des informations précises sur les catégories d’impact les plus prédominantes ainsi que sur les étapes de vie du produit qui contribuent à son impact global, défend Christophe Girardier qui entend faire de la performance environnementale un essentiel critère d’achat. À l’aide de cette fonctionnalité, il est possible de connaître le score d’impact environnemental global d’un produit et de le mettre en perspective avec d’autres actions quotidiennes telles que les kilomètres parcourus en voiture, les douches prises, les cycles de lavage de la machine à laver, ou encore les jours de consommation électrique d’un ménage. « Grâce à ces équivalences d’impact, les individus peuvent mieux saisir l’importance des scores attribués aux produits », ajoute le PDG
.
Aujourd’hui, les utilisateurs peuvent scanner près de 250.000 produits alimentaires via Glimpact Scan, parmi lesquels 10.000 sont référencés avec des données issues des industriels ou de la base de données Agribalyse. L’objectif pour Glimpact est d’inciter progressivement les industriels à communiquer leurs données afin de gagner en transparence et permettre aux consommateurs de comparer les produits entre eux pour identifier les achats les moins impactants.
Application Glimpact Scan.
Un affichage étendu à d’autres secteurs
Glimpact n’est pas prête de s’arrêter en si bon chemin. Outre les aliments, la société ambitionne de proposer prochainement un affichage environnemental pour les textiles et équipements de la maison, puis de travailler sur un score pour évaluer les performances des batteries et panneaux solaires.
Pour financer cet ensemble, la jeune entreprise – au capital contrôlé pas ses fondateurs d’origine – vend notamment sa technologie d’évaluation environnementale aux industriels. Cette indépendance « tant vis-à-vis de ses clients industriels que de tout partenaire, pouvoirs publics ou autres investisseurs », permet de prévenir tout conflit d’intérêt, assure Christophe Girardier. Par ailleurs, les données des utilisateurs ne sont pas conservées dans les applications, garantit le PDG de la société.