Fort de soixante adhérents dont certains grands noms comme Suez Environnement, Veolia, Saur, Saint-Gobain PAM, Endress+Hauser ou Nestlé Waters, le pôle Hydreos a déjà labellisé treize projets dans quatre grands domaines d'action : réseaux et matériaux pour l'eau, maîtrise des polluants, ingénierie des écosystèmes et lien entre agriculture et eau. UNE PLATE-FORME MUTUALISÉE EN 2013 Sur le premier champ, un projet de plate-forme mutualisée d'innovation (PFMI) labellisé par le pôle début 2011 a été déposé en réponse au premier appel à projets gouvernemental sur les PFMI lancé en juillet 2011 dans le cadre du grand emprunt. Ces plates-formes doivent offrir des ressources mutualisées de recherche et s'adressent particulièrement aux PME. Celle du pôle Hydreos serait « une plate-forme d'essais sur l'encrassement et le vieillissement des matériaux des canalisations et des capteurs », explique Georges Pottecher, directeur général du pôle. L'État doit donner sa réponse définitive en décembre. S'il accède aux demandes du pôle qui portent sur une subvention de 270 000 euros et l'entrée de la Caisse des dépôts et consignations dans le capital de la PFMI à hauteur de 25 % (soit un apport de 650 000 euros), la plate-forme pourrait voir le jour dans le courant de l'année 2013. Sur la question des polluants émergents, les adhérents du pôle pensent finaliser début 2012 un projet de suivi de l'évolution spatiale et temporelle des flux de micropolluants dans le bassin de la Moselle. « Il s'agit d'évaluer les risques liés à ces micropolluants et de chercher des technologies de traitement. Nous sommes en contact sur ce sujet avec le pôle Alsace Biovalley, qui travaille beaucoup avec l'industrie pharmaceutique, et avec le laboratoire d'hydrologie de Nancy, laboratoire de l'Anses référent sur les médicaments dans l'eau », annonce Philippe Perrin, président d'Hydreos. GÉNIE ÉCOLOGIQUE ET GESTION DES TERRITOIRES Sur l'ingénierie des écosystèmes, le pôle se retrouve au coeur d'un grand effort d'organisation de la filière dite de « génie écologique » (voir Hydroplus n° 203, p. 22). Il a déposé deux projets en ingénierie écologique en réponse aux appels à projets du gouvernement sur la stratégie nationale pour la biodiversité lancés en juillet 2011. Il envisage aussi d'accueillir l'un des centres de coordination, d'expérimentation et d'application du génie écologique (CCEAGE) qui devraient voir le jour en France pour accompagner la filière. Enfin, le programme « eau et agriculture » tient particulièrement à coeur à Philippe Perrin, président du pôle, ancien directeur général de Nestlé Waters. Conduit sur le territoire de Vittel où le groupe mène une politique de protection de la ressource en eau via sa filiale Agrivair, « il a pour ambition de valoriser les sous-produits agricoles grâce à des biométhaniseurs. Le premier devrait être opérationnel fin 2012 ; il transformera les bouses de vache et autres productions agricoles en chaleur ou en énergie, qui pourront être revendus à un industriel ou à EDF », explique Philippe Perrin.