En étudiant les hydroxydes doubles lamellaires (HDL), des chercheurs du BRGM se sont intéressés à leur propriété de capture anionique pour l'appliquer à la potabilisation de l'eau. Ils ont alors développé un nouveau procédé reposant sur l'utilisation de ces matériaux de synthèse en partenariat avec l'Institut des sciences de la terre d'Orléans et Lyonnaise des eaux. Baptisé Trainit, celui-ci « repose sur la capacité des HDL, préalablement activés thermiquement, à piéger dans leur structure, par échange anionique, les anions nitrates présents dans l'eau à traiter », explique Alain Seron, responsable du projet au BRGM. Les scientifiques ont montré la capacité de ces poudres à réduire la teneur en nitrates d'une eau brute prélevée sur un captage de la nappe de Beauce, à Saran (Loiret), de 48 à 8,3 mg/l. Comparée aux procédés biologiques, la méthode ne produit pas de boues et donc pas de déchets à gérer. Les nitrates piégés dans le matériau sont même valorisables sous la forme d'engrais. Aussi, grâce à l'utilisation de ces HDL activés, la technique ne consomme pas de réactifs coûteux, à l'inverse des procédés physico-chimiques. « Nous travaillons à optimiser la capacité de capture du matériau ainsi qu'à trouver d'autres voies pour sa régénération, car l'activation thermique, encore trop coûteuse, limite le développement de la technique à l'échelle industrielle », précise Alain Seron. Prometteur, ce principe breveté pourrait être étendu à d'autres composés, notamment médicamenteux, aussi présents dans les eaux.