La présence de N-nitroso-morpholine dans un captage de Bolbec-Gruchet le Valasse avait conduit les autorités sanitaires à recommander le 23 juillet dernier à 21 000 habitants de la communauté de communes Caux vallée de Seine (CVS), en Haute-Normandie, de ne plus utiliser d'eau potable pour des usages alimentaires. Ce polluant émergent de la famille des nitrosamines met directement en cause l'usine pharmaceutique Oril Industrie du groupe Servier. À la demande de la CVS, un expert a été nommé par la justice pour établir les responsabilités et l'indemnisation des préjudices. En attendant le verdict, une première interconnexion de 1,8 km et 250 000 euros suivie de modification hydraulique du réseau a déjà permis de réalimenter 9 000 personnes. Pour les 12 000 abonnés encore privés d'eau potable, la collectivité réfléchit actuellement aves ses délégataires à de nouvelles techniques de dépollution et va créer une deuxième interconnexion de 7 km avec la source Radicatel de la communauté de l'agglomération havraise. Pour financer les cinq mois de travaux (4 millions d'euros), elle devrait modifier son programme pluriannuel d'investissement, mais n'envisage pas de modifier le tarif de l'eau. Le service est maintenu avec la mise à disposition gratuite de 3 litres d'eau embouteillée par jour et par personne.