Hydroplus : Vallourec vous confie l'empreinte eau de sept sites internationaux. En quoi votre outil, le Water Impact Index (WIIX) se démarque-t-il des indicateurs courants ? Johann Clere : À la différence d'outils de cartographie des risques hydriques et d'indicateurs empreinte eau purement volumétriques (WBSCD, GEMI, WFN…), notre démarche intègre aussi la qualité de l'eau utilisée et des rejets et le stress hy drique. C'est donc un indicateur plus global qui passe un nouveau cap avec Vallourec. Ce sera notre premier client à l'utiliser pour benchmarker ses sites, contrairement à nos références précédentes (L'Oréal en Chine, Consol Energy aux États Unis), pour qui l'outil répondait à une problématique locale.
H. : Y a-t-il une prise de conscience des entreprises pour maîtriser leurs impacts sur l'eau ?
J. C. : C'est très clair, au-delà de leur responsabilité, les entreprises comprennent les risques économiques liés à l'eau, qu'ils soient réglementaires, opérationnels, financiers ou de réputation. De plus en plus d'industriels considèrent d'ailleurs « the true cost of water », avec une monétisation par mètre cube d'eau de ces risques. Nous observons cette évolution jusque dans leurs organisations internes. Nos interlocuteurs « eau » ont changé ; ils sont à des postes plus stratégiques.
H. : Comment s'intègrent ces nouveaux services dans la stratégie de Veolia ?
J. C. : Nous avons créé une cellule de consulting en ingénierie environnementale pour accompagner les entreprises. Ginkeo déploie déjà deux volets de notre empreinte environnementale : empreinte eau et empreinte carbone. Cette démarche sera complétée par une empreinte ressource et une empreinte éc os y st e m e s, a c t u e l l e m e n t en test. Enfin, nous travaillons à l'élaboration d'une empreinte économique, sorte de traduction monétaire de l'empreinte environnementale qui intègre, par exemple, les externalités positives liées à une gestion durable de l'eau. C'est la prochaine étape.