Une membrane de filtration de l'eau dont la taille des pores varie, capable de s'autorépa-rer ? Ce n'est pas une utopie, mais le résultat des travaux de deux équipes du CNRS, l'Institut européen des membranes en collaboration avec l'Institut de chimie radicalaire. Ces membranes sont constituées de trois polymères de solubilité différente, qui forment des micelles et des nanoparticules. La taille des pores varie en fonction de la pression. Ainsi, à 0,1 bar, les pores font environ 5 nm, ce qui permet de filtrer des macromolécules et des virus. Si la pression augmente, les micelles s'aplatissent, ce qui réduit la taille des pores. À 1 nm, les sels, colorants et tensioactifs sont filtrés. Et à 5 bars, le phénomène s'inverse : les pores mesurent alors 100 nm et ce sont les particules en suspension et les bactéries qui sont retenues. Par ailleurs, épaisse de 1,3 micron, cette membrane peut s'autoréparer, les micelles cherchant toujours à rétablir l'é-qui libre physique d'un film continu.