La première installation Degrés Bleus mise en œuvre à la piscine de Levallois, en 2010, est un succès, puisqu'elle permet de diminuer de 24 % la consommation d'énergie et de 66 % les émissions de gaz à effet de serre pour le maintien en température des bassins du centre aquatique. Aujourd'hui, Degrés Bleus compte dix références en France. Des bâtiments aussi variés que des immeubles de bureaux, des logements, des ateliers en sont équipés… et même l'Élysée.
Depuis le mois de juin 2011, les premiers logements de la nouvelle ZAC Sainte Geneviève, à Nanterre (92), sont alimentés en chaleur et en eau chaude sanitaire par deux sources d'énergie locale.
Depuis le mois de juin 2011, les premiers logements de la nouvelle ZAC Sainte Geneviève, à Nanterre (92), sont alimentés en chaleur et en eau chaude sanitaire par deux sources d'énergie locale.
Il s'agit d'une part de la récupération d'une source d'énergie perdue : les calories des eaux usées, et d'autre part, de l'utilisation de la chaleur de l'eau de la nappe située dans le sous-sol des bâtiments à chauffer (à 90 mètres de profondeur). La livraison de la première phase de ce
Le réseau d’eaux usées utilisé pour la récupération de chaleur est situé à 400 mètres de la chaufferie, au niveau d'un collecteur d'assainissement du conseil général des Hauts-de-Seine. Deux cents modules de plaques d'acier d'un mètre chacune (soit l'équivalent de 200 mètres en linéaire) constituent le système Degrés Bleus d'échange entre le liquide caloporteur (eau glycolée) et les eaux usées.
Ce système optimise le temps de contact entre eaux usées et caloporteur. La surface d'échange de 120 m² permet de fournir l'énergie nécessaire au fonctionnement des besoins de deux pompes à chaleur de 400 kW unitaire. Une installation de géothermie sur nappe avec trois forages, comprenant un puits de pompage et deux puits de réinjections, assure l'appoint de calories pour un taux d'énergie renouvelable supérieur à 50 %. Ces installations procurent deux avantages : l'obtention du financement du fonds chaleur renouvelable de l'Ademe et une TVA réduite à 5,5 % pour les abonnés au réseau.
À proximité du local « énergie renouvelable », trois chaudières au gaz naturel de 1 MW unitaire ont été installées, assurant l'appoint chaleur et eau chaude sanitaire (ECS) au moment des pointes de tirage et des épisodes climatiques les plus froids.
Le réseau de chaleur a, quant à lui, bénéficié d'une innovation, puisqu'il est constitué d'une technologie « 3 tubes » : un départ chauffage à 50 °C, un départ eau chaude sanitaire à 63 °C et un retour commun aux deux premiers réseaux. L'ensemble de la production et de la distribution du réseau de chaleur bénéficie aussi d'un système de gestion des données moderne, très précis. Un automate installé en chaufferie et un module de traitement effectuant des mesures toutes les quinze minutes permettent l'acquisition des données (température, débit, quantité de chaleur renouvelable, quantité d'électricité et de gaz naturel consommée).
À l'aide de ces installations, Eau et Force peut connaître les performances énergétiques du système, l'impact environnemental de l'installation, et les quantités d'énergie renouvelable livrées au réseau. Après une année d'exploitation du réseau de chaleur qui alimente la première phase de la ZAC, les premiers résultats obtenus par Degrés Bleus ont été analysés. Le système de mesure en continu permet d'ores et déjà de montrer que l'objectif de plus de 50 % d'énergie renouvelable est tenu.
Cependant, la demande en énergie des bâtiments étant supérieure aux estimations réalisées en 2010, notamment au niveau des besoins en eau chaude sanitaire, la ville de Nanterre, Cofely et Eau et Force étudient un système permettant de compléter la production d'énergie renouvelable de manière à conserver le taux d'énergie renouvelable supérieur à 50 %, lors de la deuxième phase de livraison de la ZAC. La solution envisagée consisterait à compléter la puissance des pompes à chaleur en ajoutant une capacité de 400 kW aux installations existantes et à installer trois puits géothermiques. La ville de Nanterre a donc fait le pari gagnant de l'énergie renouvelable car, en dépit de l'investissement (3,8 millions d'euros), le coût global chauffage + ECS (780 euros TTC par an pour 70 m2 ) est inférieur pour les habitants à celui d'un bâtiment classique. Cet investissement a aussi l'avantage de proposer un prix assez stable pendant vingt-cinq ans, préservant ainsi les utilisateurs des futures augmentations de prix des énergies fossiles.