Un prototype de bioréacteur à membrane (BRM) a été installé au service d'oncologie de l'hôpital de la Timone, à Marseille. « Les effluents hospitaliers sont rejetés dans les égouts sans traitement particulier, alors que les stations d'épuration ne sont pas adaptées à l'élimination des résidus des médicaments anticancéreux, parmi les plus difficiles à éliminer », explique Lionel Ercolei, directeur de l'innovation de la Société des eaux de Marseille (Sem), filiale de Veolia. Ce prototype, doté d'un débit de traitement moyen de 1 l/heure, a été développé dans le cadre d'une thèse, en partenariat avec l'AP-HM et l'université Paul-Cézanne. Une partie du projet, dit Peche pour « Procédé épurateur de contaminants hospitaliers dans les eaux » vise à caractériser les effluents, et notamment à adapter le protocole de mesure pour atteindre une sensibilité plus fine des analyses, de l'ordre du microgramme par litre. « Le principe du BRM a été retenu, car la rétention des boues activées permet de travailler avec des boues plus âgées, caractérisées par des capacités épuratoires plus efficaces. L'apparition de bactéries à croissance lente enrichit le consortium bactérien pouvant développer des capacités de biodégradation des molécules persistantes », explique Lionel Ercolei. Si le prototype fait ses preuves, un BRM industriel sera développé à l'issue de la thèse, fin 2013.