Le 16 octobre dernier, Pierre-Yves Pouliquen, président de Degrémont France et de Degrémont Services, a pris les rênes du Syndicat national des entreprises du traitement de l'eau (Synteau), succédant par un jeu de chaises musica-les à Didier Haegel, nouveau président de l'Union nationale des industries et entreprises de l'eau et de l'environnement (UIE). Au sein de la fédéra-tion qui rassemble neuf syndi-cats professionnels de l'eau, le Synteau et ses 39 adhérents, grandes entreprises et PME, possède un statut particulier. Il pèse à lui seul 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires (hors génie civil), soit 95 % du marché fran-çais de la construction sur toute la chaîne de l'eau : eau potable, eau de process, eaux usées et boues. Rôdé à l'exercice du mana-gement, au sein de Rhône-Poulenc où il a débuté sa carrière en 1988 puis chez Sita, la branche déchets de Suez Environnement, Pierre-Yves Pouliquen, diplômé d'HEC, a toujours privilégié le fait d'être « au cœur des activités industrielles et [d']y intégrer la problématique environnementale ». Ex-vice-président du Synteau, il entame son mandat de trois ans dans une période économique charnière pour les constructeurs français. « L'en-jeu principal, c'est de faire valoir auprès de nos clients industriels et collectivités loca-les notre métier, à l'heure où l'activité baisse. Nous sortons d'une période de forts investis-sements sur l'assainissement pour la mise en conformité à la directive eaux résiduaires urbaines. Mais aujourd'hui, la situation connaît une inflexion importante. Le volume global du marché enregistre une baisse de plus de 30 % et nous allons assister dans les années à venir à un rééquili-brage du marché de l'assainissement vers l'eau potable, de 80/20 % à 60/40 % ». Cette tendance, le responsable de Degrémont l'appréhende également au quotidien. « Nous anticipons actuellement les évolutions de nos outils de production ». Reuse, biodiversité et économies d'éner-gie, autant de problématiques sur lesquel-les le Synteau va tenter de faire évoluer le débat. « Les constructeurs ont des solutions à apporter aux exploitants sur ces sujets. La France ne doit pas être dans l'atten-tisme. »