Mise en place en 1991, la directive nitrates vise à limiter la pollution de l’eau par ces polluants issus en grande partie de l’agriculture. Or la France est dans le viseur de la cour de justice européenne parce qu’elle ne respecte pas les exigences réglementaires notamment dans le classement de zones vulnérables, aires désignées pour leur sensibilité aux nitrates. Pour se conformer aux exigences européennes, un nouveau décret a été publié en décembre dernier ajoutant 823 communes au 18 400 déjà en zone vulnérable. Pour la FNSEA, ce durcissement est « sans fondement scientifique ». Avec cette mobilisation, le principal syndicat agricole, réclame un moratoire sur l’extension des zones mais aussi la refonte du cinquième programme d’actions encadrant l’utilisation des fertilisants azotés. Il fait suite aux quatre autres programmes mis en œuvre successivement depuis 1996. De son coté, l’association France Nature Environnement a réagi en précisant que « l’intérêt général passe avant les intérêts particuliers ». Elle rappelle que les astreintes imposées à la France par l’Union Européenne jusqu’à la mise en conformité pourraient atteindre plus de 150 000 euros par jour. Les ministères de l’Ecologie et de l’Agriculture confirment cette menace dans un communiqué commun, mentionnant que « les sanctions financières encourues seraient très lourdes pour le budget national en cas de manquement ». Ils précisent aussi que dans le même temps 617 communes ont été déclassées « traduisant des efforts réalisés par les agriculteurs dans la maîtrise des polluants azotés ». Cette mobilisation de la FNSEA intervient en pleine période d’élections visant à désigner les responsables des chambres d’agriculture.Le communiqué des Ministères de l'Agriculture et de l'EcologieLe site de la FNSEALe site de FNE