Pour la deuxième année consécutive, l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée et Corse (AERM & C) présente le bilan de l'état des eaux de ses bassins. Pour 2011, elle pointe les efforts à faire en matière de lutte contre les pollutions diffuses et d'hydromorpholo-gie des cours d'eau.
Basé sur près de 3 millions d'analyses, le programme de surveillance des eaux superficielles et souterraines de l'AERM & C lui permet de constater les évolutions, d'orienter sa politique d'intervention et de sensibiliser ses partenaires et le grand public. Avec la moitié de ses cours d'eau en bon ou très bon état écologique, le bassin est loin de l'objectif des 66 % fixé par la directive-cadre sur l'eau (DCE).
Pour Martin Guespereau (photo), directeur général, les priorités apparaissent clairement : « les pesticides sont l'ennemi n° 1, glyphosate en tête ! Cette substance et son produit de dégradation, l'AMPA, contaminent 75 % des cours d'eau suivis ». Concernant les nappes surveillées, 50 % d'entre elles montrent des concentrations supérieures aux normes exigées pour l'eau potable, le plus souvent dans les zones de grandes cultures ou de vignobles.« De plus, nos rivières, souvent artificialisées, fonctionnement mal, et subissent une pression quantitative trop importante », ajoute Martin Guespereau. Les principaux responsables : l'agriculture intensive, la forte urbanisation du littoral et la production d'hydroélectricité dans les zones de montagne. En phase avec ce constat, le 10e programme de l'AERM & C, baptisé « Sauvons l'Eau », met donc l'accent sur l'état des eaux sou-terraines et superficielles, en doublant les enveloppes allouées à la protection des captages et à la restauration des rivières.