« Nous avons développé un test rapide, fiable et quantitatif pour détecter la présence de la micro-algue toxique Alexandrium minutum dans les eaux de mer », annonce Catherine Dreanno, chercheur à l'Ifremer de Brest. Ce test immunochromatographique se présente sous la forme d'une bandelette. Des anticorps spécifiques à l'algue sont fixés au niveau d'une ligne sur une membrane. L'extrémité de la membrane est trempée dans l'échantillon d'eau de mer et les micro-algues migrent lentement jusqu'à la ligne d'anticorps, où ils sont piégés. Un couplage des anticorps à des billes magnétiques, permet de quantifier le nombre d'algues dans l'échantillon à l'aide d'un lecteur magnétique. Ce test sera utilisable par tout le monde en 30 minutes, et pas uniquement par des experts en reconnaissance d'algues. Actuellement, les tests durent 2 heures au minimum et sont peu fiables. Ils nécessitent le transport de l'échantillon au laboratoire, puis l'identification au microscope, avec un fort risque d'erreur.
Pourtant, identifier avec certitude la présence d'A. minutum dans l'eau de mer présente un double intérêt de santé publique et économique. Dans certaines conditions, A. minutum se développe et produit des toxines paralysantes, accumulées ensuite en fortes concentrations dans la chair des coquillages de consommation. La toxine est responsable de syndromes paralytiques qui peuvent être mortels. La consommation des coquillages est alors interdite. Mis au point en collaboration avec la société Magnisense et le CEA et financé par l'institut Carnot (projet Adequat), ce test est actuellement en phase d'optimisation. Dès l'été 2013, une grande phase de test avec des échantillons de terrain sera lancée par les laboratoires de surveillance. Catherine Dreanno explique : « Pour valider le test, ils compareront les résultats obtenus avec ceux de la technique d'observation au microscope. Mais ils sont déjà convaincus. »