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EAU

Les perchlorates menacent la production d'eau potable

PUBLIÉ LE 1er MAI 2013
LA RÉDACTION
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L 'affaire débute l'été 2011, lorsque des teneurs allant jusqu'à 30 microgrammes par litre de perchlorates sont relevées dans des sources de la nappe de l'Oligocène, au nord-ouest de Bordeaux. Les captages d'eau potable sont aussitôt arrêtés. « Privés de 20 % de notre pro­ duction, nous avons géré la crise en sollicitant de façon plus importante les autres ressources de l'agglomération. Deux nou­ veaux forages ont ensuite été mis en service en urgence, pour pal­ lier le déficit à plus long terme », indique Nicolas Gendreau, directeur de l'eau à la communauté urbaine de Bordeaux (Cub). Alertés par cette pollution, producteurs d'eau et autorités sanitaires se penchent rapidement sur ce paramètre qui n'est pas intégré au contrôle de routine des agences régionales de santé. La direction générale de la Santé (DGS) va profiter de la campagne nationale de mesures des substances émergentes alors en cours pour évaluer la présence de perchlorates dans les eaux destinées à la consommation humaine. Ils sont ainsi détectés dans plusieurs régions : Aquitaine, Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Ile-de-France et Champagne-Ardenne. Plus d'un millier de communes sont touchées ! Et la liste pourrait s'allonger avec l'extension de la surveillance à d'autres régions, comme la Normandie, la Lorraine ou l'Alsace, où des analyses sont menées… Si les perchlorates ne sont pas classés cancérogènes ou mutagènes par les organismes internationaux, ils pourraient affecter la croissance et le développement neuronal des nouveau-nés, en altérant la capacité de la thyroïde à incorporer l'iode. Appliquant le principe de précaution, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) formule en 2011 et 2012 deux avis déconseillant la consommation d'eau du robinet pour les nourrissons de moins de six mois (au-delà de 4 microgrammes par litre), et pour les femmes enceintes et allaitantes (au-delà de 15 microgrammes par litre). Des risques que relativise le professeur Jean-Louis Weme au, chef du service d'endocrinologie et des maladies métaboliques du CHU de Lille : « Les valeurs utilisées par l'Anses concernent effectivement les mécanismes de fixation de l'iode par notre organisme, mais ne constituent en aucun cas des seuils de toxicité. La glande thyroïdienne présente une très grande capacité à s'adapter aux excès ou aux déficits, bien avant l'apparition de pathologies. De plus, il n'existe pour le moment aucune évidence clinique reliant les perchlorates présents dans notre environnement à des cas d'hypothyroïdie, même pour des populations très exposées, tra­ vaillant par exemple dans les industries utilisant ces sels ».  Mais l'ARS Nord-Pas-de-Calais reste prudente. « Afin d'évaluer les éventuels impacts sanitaires de cette contamination, la cellule de l'INVS en région Nord (Cire) mène une étude épidémiologique au niveau régional. Concernant le suivi analytique, les perchlo­ rates sont maintenant régulière­ ment mesurés dans les secteurs touchés et, à défaut de normes, les seuils définis par l'Anses nous servent de valeurs de gestion », précise Alain Guillard, directeur adjoint de la santé publique et environnementale. Ces recommandations ont conduit les préfets des deux départements à prendre des arrêtés de restrictions d'usage pour protéger les populations sensibles, et inviter les collectivités à mettre rapidement en œuvre des solutions correctives. C'est le cas au sud de l'agglomération lilloise, où certains forages de la vallée de l'Escrebieux accusent des taux dépassant 60 microgrammes par litre. Ces ressources stratégiques alimentent environ 500 000 habitants de Lille métropole communauté urbaine ( LMCU) et des collectivités voisines. « Les solutions de sécurisation seront prochainement étudiées à l'échelle de la métro­ pole. Par ailleurs, Veolia, notre délégataire, porte un programme de recherche sur l'origine des perchlorates dans la vallée et les éventuelles possibilités de dépollu­ tion », signale Jean-Jacques Herin, directeur du service eau potable au syndicat d'alimentation en eau potable de la région de Douai ( Siado). Interconnexions et dilutions ont résolu le problème pour le Siado ou LMCU. Mais d'autres unités de distribution fournissent encore de l'eau sous restriction… Au niveau curatif, les options restent limitées. Certains procédés ont prouvé leur efficacité et disposent déjà de nombreuses références industrielles aux États-Unis, telles que les résines anioniques spécifiques, sélectives des ions perchlorates. Mais aucun n'est à l'heure actuelle autorisé en France. Des unités pilotes ont donc fleuri sur les sites contaminés du Nord et d'Aquitaine, en vue de l'agrément sanitaire de différentes techniques : résines nitrates ou résines spécifiques, membranes de nanofiltration ou d'osmose inverse. Elles sont en cours d'évaluation par l'Anses. L'EPA, l'Agence américaine de la protection de l'environnement, travaille également sur un projet de norme et sur l'encadrement des méthodes d'analyse et de traitement. L'Anses attend la publication de la position américaine dans les prochaines semaines pour rendre son avis définitif, annoncé pour juillet prochain. l
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