C'est à Marseille qu'a eu lieu en juillet dernier la présentation de dix ans de surveillance des eaux côtières en Méditerranée par l'agence de l'eau Rhône, Méditerranée et Corse. C'est aussi dans la cité phocéenne que pourrait se jouer le premier acte des grandes manœuvres consécutives à cet état des lieux. En effet, il montre notamment que sur la frange littorale, 21 % des zones sont dégradées et qu'il faut impérativement réduire les apports de polluants issus des fleuves et des stations d'épuration vers la mer. À Marseille, « la directive baignade 2006 applicable en 2013, risque d'impliquer dans trois ans la fermeture de six à sept plages jugées fragiles », juge Martin Guespereau, directeur général de l'agence. Dans la deuxième ville de France, où « tout le réseau de collecte des eaux usées n'est pas conforme », il va bien falloir prendre le problème en main. Un contrat de baie est dans les starting-blocks – ce sera le 3e en Paca, après Toulon et les golfes de Lérins –, tandis qu'un appel à projets sur le pluvial, doté de 10 millions d'euros avec 50 % d'aides, clos mi-juillet, tendait clairement les bras à la ville. En attendant de se pencher sur les « 90 000 m3 de bassins de rétention des eaux pluviales qu'il lui faudrait créer », Marseille pourrait mettre en œuvre, en collaboration avec Météo-France, un système de pilotage fin des réseaux d'eaux usées. Cette solution peu onéreuse permettrait de mieux les gérer lors des gros orages provençaux qui conduisent à un déversement des eaux usées et pluviales dans la rade.